Communiquer à aussi longue distance n’a rien de très facile et ce fut même l’un des enjeux du projet Noé.

Au départ de l’Avalon, la technologie la plus utilisée pour la communication spatiale était la transmission par laser à haute fréquence, qui permettait de transmettre l’information à la vitesse de la lumière. Dans le système solaire, il y avait alors des milliers de satellites et antennes pour recevoir les signaux lasers.

Cependant, même la lumière ne voyage pas instantanément et il y avait parfois un décalage de quelques minutes entre deux points distants du système.

Mais pour les vaisseaux du projet Noé, l’affaire est devenue plus compliquée. En fait, aucun des vaisseaux parti ne pouvait réellement communiquer avec la Terre. La bande laser met du temps à arriver à destination et plus la distance augmente, plus ce temps se rallonge.

La communication n’était donc possible que dans un seul sens. La position du système solaire ne variant pas à l’échelle temporelle humaine et comportant un réseau de milliers de stations réceptrices, les vaisseaux pouvaient envoyer des messages vers la Terre pour faire des rapports de situation.

Cependant, les vaisseaux, trop petits et toujours en mouvement, ne pouvaient pas recevoir de message en retour. En gros, depuis leur départ de la Terre il y a soixante ans, les colons de l’Avalon n’ont aucune idée de ce qu’il y a bien put s’y passer.

Communiquer avec la Terre serait théoriquement possible dorénavant, il suffirait de construire un ou plusieurs satellites récepteurs et de les mettre en orbite, afin d’envoyer ensuite un message à la Terre avec les coordonnées du système SP-35R pour recevoir une réponse.

Pour se faire, il faudrait que la colonie parvienne à retourner en orbite, chose qui n’est pas aisée.

À une époque où le voyage spatial existe, on pourrait être tenté de croire qu’il est facile d’envoyer un vaisseau en orbite depuis la surface, mais rien n’est plus faux.

Il est certes plus facile de faire ce genre d’opération, qui ne nécessitent plus des lanceurs utilisables une seule fois et hors de prix, mais il reste tout de même un nombre important de contraintes.

De base, la grande majorité des vaisseaux spatiaux ne sont pas conçus pour rentrer dans l’atmosphère d’une planète et même les petites navettes ne peuvent le faire librement. D’une part, il reste toujours le souci de gestion du phénomène violent de rentrée atmosphérique et d’autre part, s’arracher à la gravité pour atteindre l’orbite reste compliqué.

Sur Terre, la grande majorité des échanges surface-espace se faisaient via l’ascenseur orbital Bifrost. Ce n’est que plus tard que sont apparus les pistes accélératrices magnétiques et les inhibiteurs inertiels pour les navettes.

Une piste accélératrice magnétique et une sorte de long rail dont la taille varie selon le type de vaisseau qu’il peut recevoir, d’à peine un kilomètre pour les petites navettes, jusqu’à deux pour les cargos de plus gros tonnage. La piste se termine brutalement par un coude qui donne vers le ciel. Le rail est un accélérateur magnétique destiné à faire gagner une très haute vitesse au vaisseau pour le catapulter vers le ciel et lui donner la célérité suffisante pour atteindre l’orbite.

Cette technologie a été rendue utilisable par le grand public lorsque les systèmes d’inhibiteurs inertiels ont été mis au point. Cette invention permet de générer une sorte de bulle cinétique à l’intérieur de l’habitacle d’une  navette pour que les passagers ne subissent pas de plein fouet les effets de l’accélération violente.

Une telle piste a finalement été construite sur la Nouvelle Avalon. L’attaque du volcanique ayant endommagé la barrière de corail, il a, bien malgré lui, ôté le problème des ingénieurs, pour qui la construction du rail magnétique devenait également un moyen de boucher le trou.
Cette dernière est dorénavant opérationnelle pour envoyer des navettes et des satellites en orbite.