Ce matin en se levant, Jack était loin de s'imaginer al tournure que sa journée allait prendre. Alors qu'elle était en train de finir son petit déjeuner, l'intercom bipa. Malgré la flemme, la jeune femme répondit à cause de cette petite voix intérieur qui tentait régulièrement de la diriger sur le bon chemin un peu comme si le vieux Derek était encore là pour la recadrer et lui éviter des ennuis. A l'autre bout de la communication, il y avait un militaire qui lui demanda de se présenter au campement de l'UTRD afin de pouvoir suivre le briefing d'une mission. Elle râla pour la forme, car après tout, Zarhat était plutôt contente de sortir enfin et de voir un peu ce qu'elle pourrait tirer de son écaille. Avant de quitter son domicile, la jeune femme prit le temps de se doucher et de s'habiller avec des vêtements particulièrement pratiques. Même si elle partait en mission, elle tenait à son confort et sa liberté de mouvement.

Une fois dans les rues de la nouvelle Avalon qui grouillait de vie alors que la plus grande partie des colons étaient encore en stase, la guerrière du dimanche prit le temps de flâner un peu sur le chemin du QG. Cela ne faisait que peu de temps qu'elle était sortie de stase et qu'on lui avait annoncé la mort du vieux ainsi que sa compatibilité. Il lui fallait encore un peu de temps pour digérer tout cela même si la dernière information pouvait apporter un certain nombre d'avantages. De plus, prendre le temps de regarder les gens, la vie de la colonie pouvait aussi lui permettre de se rendre compte de l'importance de sa fonction pour des centaines de personnes. Ses lèvres esquissèrent un léger sourire à l'idée de la tête de Derek découvrant qu'elle était une guerrière d'Avalon. Malheureusement, ce brave homme n'aura jamais eu l'occasion de vivre pleinement son rêve. Ce fut cette idée triste qu'elle arriva à la base d'opération de l'UTRD. Une fois dans les locaux, elle fut rapidement prise en charge et conduite en salle de briefing. L'objectif de la mission serait très simple. Il était question d'une patrouille dans la forêt murmurante avec un possesseur d'écaille ayant une formation militaire et pas n'importe qui car apparemment son coéquipier ne serait autre que le big boss de l'unité.

La jeune femme fut conduite à travers le bâtiment vers un endroit où une navette attendait. Le chef l'attendait, son écaille était activée. Alors pour faire bonne figure, elle fit de même. L'apparence de cette dernière faisait toujours un effet surprenant sur les gens car elle ne ressemblait absolument pas à l'idée que l'on pouvait se faire d'une armure de combat. On était loin de l'image de puissance que pouvait renvoyer celle du boss. Elle grimpa dans l'appareil qui décolla rapidement pour les larguer dans la zone de leur mission. Assise face au chef de l'UTRD, Jack ne pipait pas un mot et le silence semblait assez pesant. Finalement, ce fut le boss qui rompit l'instant en lui parlant. Quand il l'appela par son prénom et nom de famille, la jeune femme fit une grimace. C'était visible, car l'écaille n'avait pas levé la protection faciale. Elle se contenta de répondre sur un ton plutôt neutre.

- Zarhat Allayl: Ouais Thomas, je préfère Jack. C'est mon nom d'informaticienne.

Informaticienne ? Vraiment ? Pour qui connaissait assez bien ce petit milieu, les pseudos de ce genre c'était surtout réservé pour discuter en ligne et signer des hacks ou autres actions d'éclats dans le milieu de l'informatique. Il enchaîna rapidement la conversation comme si le silence n'était pas le bienvenue. L'homme parla du vieux Derek. Jack resta de marbre même si son âme pleurait encore la perte de cet homme.

- Zarhat Allayl: Derek Strauss n'était pas de ma famille. C'était un très bon ami. C'est lui qui m'a convaincu de déposer un dossier pour le projet Noé.

La jeune femme en avait beaucoup dit en peu de temps et elle n'irai pas plus loin. En cas, cette conversation montrait que Thomas s'était bien documenté sur elle. Certainement qu'il avait passé en revue son dossier. Après, c'était normal pour un chef de connaître ceux qui étaient sous son autorité. Il découvrirait rapidement si ce n'était pas encore fait que Jack n'était pas du genre à obéir les yeux fermés et qu'elle avait son petit caractère. Ceci dit, elle savait pertinemment qu'elle n'était pas vraiment en position de contester les ordres pour le moment. Elle n'était pas militaire, elle n'avait aucune qualification pour le faire et le plus important dans l'affaire était son manque de maîtrise de son écaille. Cela faisait beaucoup de chose qui l'empêcherait de faire sa tête de mule pour le moment tout du moins. A la question de son coéquipier, elle redressa légèrement la tête dévoilant un peu son visage caché par sa capuche.

- Zarhat Allayl: Il parait que l'écaille s'adapte au mieux avec notre façon de faire et l'image que l'on a de nous. Donc je dirai que oui même s'il va me falloir du temps pour trouver mes marques.

Tout en répondant à son chef d'unité, Jack haussa des épaules comme si finalement cela n'avait pas d'importance. Puis un léger sourire plein de malice étira ses lèvres.

- Zarhat Allayl: De toute façon, on va bientôt le savoir. C'est bien le but de cette petite sortie, de voir ce que je vaux, comment je gère mon écaille. Non ?

Sous sa capuche, l’étincelle de son regard semblait avoir prit la teinte d'un défis. Son sourire s'étira un peu plus.

- Zarhat Allayl: Et vous ? Lors de votre première sortie, vous la maîtrisiez comment votre écaille ? Et au bout de trois mois, vous estimez avoir tout découvert de son fonctionnement et de ses capacités ?

Une fois sa question posée, elle tourna légèrement la tête afin d'observer le paysage défiler à grande vitesse. Ce monde était incroyable et Derek aurait certainement adoré pouvoir vivre ces moment intense que peuvent ressentir les explorateurs. Jack le ferai pour lui, en sa mémoire. Une légère décélération se fit sentir et la navette commença à amorcer un virage en vue d'une manœuvre d’atterrissage. La jeune femme reporta son attention sur le boss et lui dit sur un ton que l'on pourrait qualifier de joyeusement énigmatique.

- Zarhat Allayl: Je crois qu'il est temps de voir ce qu'Héritage des assassin à dans le ventre.

Bien que la manœuvre d'approche de la zone de largage n'était pas terminée, elle se leva pour se placer face à la porte. La jeune femme semblait prête à partir en mission, à affronter ce que ce monde lui réservait de pire ou de mieux. Cela ne pourrait probablement pas être pire que sa vie à New-York, de ce à quoi sa mère l'avait condamné à vivre.

La manœuvre finie, la navette se plaça en vol stationnaire au-dessus de la zone de largage. Thomas se leva et se posta près de Jack. La porta coulissa en silence pour laisser place à une vision de paradis. La végétation était luxuriante et empêchait probablement tout aéronef de venir se poser. Au moment où l'ouverture de la porte fut maximal, le coéquipier de la jeune femme sauta dans le vide. Telle une plume, tomba au ralenti vers la terre ferme. Savoir que l'écaille possédait un système avec un champ répulsif permettant de voler était une chose, le voir en action était une autre chose. Elle le regarda rejoindre le sol sans heurt avant de s'élancer à son tour. D'ailleurs, elle précéda légèrement l'invitation du boss qui avait sorti son armement. Il semblait se tenir prêt à affronter tout imprévu. Il observait les alentour et il était plus que probable qu'il n'avait pas vu Jack se jeter dans le vide en réalisant ce que l'on appelait le "saut de la Foi". La sensation de chute maîtrisée était particulièrement grisante, mais si Jack pouvait imaginer à quel point voler devait être le pied. La chute se termina par un roulé-boulé et une réception en position accroupie un genoux à terre. La première impression fut plutôt bonne. L'armure semblait encaisser les sans difficulté, répondre à la moindre sollicitation de la jeune femme et mieux que tout à ses yeux, elle offrait une belle liberté de mouvement. Tout en se relevant sans le moindre problème, Zarhat s'adressa à son chef d'unité d'une voix plutôt calme d'où pointait une légère curiosité.

- Zarhat Allayl: Bon on fait qui maintenant.

La jeune femme ne sortie aucune arme, mais inspecta l'environnement immédiat. Les capacité de l'écaille étaient plutôt impressionnantes dans le domaine. Tout en tournant sur elle-même, Jack pensa qu'il serait pas mal de tester l'éventuelle présence d'un système de camouflage. Après tout, si l'écaille réagissait à ses désirs les plus profond, elle devait certainement avoir ce genre d'option. Zarhat avait toujours préféré la discrétion à la force brute. Dans la rue, il existe deux moyen de survivre: être le plus fort ou le plus malin et elle faisait clairement partie du deuxième groupe. Donc, de ce fait son écaille devait posséder ce genre de système et il ne lui restait plus qu'à trouver comment le faire fonctionner. A peine avait-elle pensé à cela que l'Héritage des assassins se mit à scanner son environnement immédiat afin de se fondre dans le décor. La jeune femme ne réalisa pas immédiatement qu'elle était déjà passée en mode dissimulation et fut un peu surprise de le constater en observant ses mains. Même en sachant que c'était ses propres mains, elle avait l'impression de voir la végétation alentour. Est-ce que cela serait suffisant pour tromper la vigilance de la faune locale ? Probablement pas, mais il était possible que cela lui donne un avantage certain, celui de la surprise. Toujours en train d'admirer la performance de son écaille, elle interpella le boss de l'UTRD.

- Zarhat Allayl: Eh ! Thomas ! Pas mal ce p'tit gadget, non ?

Il y avait une légère pointe de fierté dans la voix, car à sa connaissance Héritage des assassins était la seule écaille capable de se fondre dans le paysage de la sorte. Le camouflage de cette dernière était plus que réaliste et il fallait un sacré sens de l'observation pour la remarquer. Parfais pour faire de l'infiltration, cette capacité restait à mettre à l'épreuve de la faune afin de voir jusqu'à quel point ce camouflage était performant. Par la pensée, Jack désactiva la fonction permettant de se fondre dans l'environnement. Un léger sourire de satisfaction flottait sur son visage en parti caché par sa capuche.

- Zarhat Allayl: Lors du briefing, ils sont restés assez vague. C'est quoi exactement l'objectif hormis de tester mes compétences et me permettre de mettre à l'épreuve mes capacités de maîtrise de mon écaille ?

L'officier utilisait un ton professionnel pour s'adresser à Jack, mais il y avait un petit quelque chose qui dérangeait la jeune femme. Même s'il ne le montrait pas, elle devina qu'il devait faire des efforts pour ne pas lui dire que c'était une gamine, un écervelée ou tout autres qualificatifs de ce genre. Il avait lu son dossier et cela devait jouer sur son jugement. La réponse à sa question ne se fit pas attendre et toujours sur le même ton professionnel. Thomas avait du mal à se dérider, mais certainement parce que c'était un militaire en mission et qu'il connaissait aussi les danger du coin contrairement à elle. Parfois l’insouciance pouvait être une bénédiction. Parfois seulement. Dans la foulé de son explication de l'objectif de la mission, il pointa son arme dans la direction de Zarhat et commença à arroser un bosquet. Aussitôt, un groupe de créature hideuse détala de leur démarche grotesque. Des Neunoiel, des créature particulièrement stupides de ce qu'elle savait. D'ailleurs, son coéquipier le confirma rapidement. La jeune femme se contenta de hausser des épaule. Encore une fois. C'était le genre de tic qu'elle avait et usait sans vraiment s'en rendre compte. Son camouflage optique éteint, elle fixa le boss de l'UTRD et lui dit sur un ton plutôt amical.

- Zarhat Allayl: Je me doute bien que ça ne sera pas suffisant contre des créatures sauvages, mais cela pourrait me permettre de posséder l'avantage de la surprise.

Elle laissa passer quelques secondes que Thomas utilisa pour lui signifier que cette mission avait aussi pour but de l'entraîner en situation réelle. Chose dont elle se doutait fortement. Elle écouta les conseils de chef de groupe. Après tout, c'était un militaire entraîné comme il le lui avait déjà fait remarqué et puis cela faisait déjà trois qu'il utilisait une écaille. Cependant, son côté tête de mule ne peut s'empêcher de faire une petite rétorque.

- Zarhat Allayl: Thomas, j'ai grandi à New-York. Certes, c'est une jungle urbaine, mais cela donne vaguement l'idée de ce qui nous attend là dedans. Près de 20 ans à survivre en milieux hostile donne des ressources que les gens n'imaginent pas quand ils me voient. On a tendance à me sous-estimer. Ce qui est une erreur.

L'épée au côté, Jack se saisit de son pistolet bourré des dernières technologies. Avançant avec précaution à la suite de Thomas, elle garda un œil sur les coins sombres de la nature.

Le chef de l'unité UTRD commença par lui faire la morale ou bien c'était tout comme. Ne p)as faire une confiance aveugle à son matériel, s'il s'avait à quel point elle comptait plus ses propres capacités que sur son matériel ou bien l'intervention d'une tierce personne. L'homme continua en lui parlant de le différence entre les humains et les animaux. Elle haussa de nouveau les épaules. A ses yeux, les humains était bien pire que les animaux. Ces derniers ne faisaient pas de mal pour le plaisir contrairement à ses bipède qui avec le talent de la parole. Ce singe évolué avait une redoutable capacité d'adaptation qui lui permettait d'être une forme de prédateur ultime. La jeune femme ne doutait pas un instant que les premiers temps de la survie serait particulièrement difficile, mais il ne faisait aucun doute que l'humanité finirait par dompter la faune pour faire de ce monde son nouveau chez soit, car il n'y avait pas d'autre choix. C'était ça ou courir droit vers l'extinction. Cependant, elle préféra ne pas entre dans un débat avec Thomas qui aurait tendance à réduire l'attention des deux explorateur en patrouille. Ceci dit, elle ne put se retenir de lâcher à voix basse.

- Zarhat Allayl: Les pires blessures ne sont pas forcément physique.

D'un geste, le boss fit signe de stopper la progression de la patrouille. Il lui fit aussi signe de rester silencieuse et indiqua un groupe d'animaux étranges. Le bestiaire à disposition des guerriers n'était pas bien épais et il faut assez facile de reconnaître des bombardier. D'après les informations théorique que Jack avait, c'était une sacrée saloperie que cette bestiole. Sans même y penser, son écaille leva la protection faciale et mit en route le camouflage optique. Immobile, elle était quasiment invisible. Tout en gardant un œil sur son radar et l'autre sur les bombardiers, la jeune femme s'adressa à Thomas sur un ton calme, serein.

- Zarhat Allayl: Alors ? Que fait-on maintenant ? On attend qu'ils bougent. On fait un détour.

S'il n'y en avait eu qu'une de ces bestioles, Zarhat aurait bien proposé de s'en occuper afin de pouvoir tester son écaille, mais là les bombardiers étaient trop nombreux. En fait, ce n'était pas vraiment le nombre la difficulté, mais plutôt leur résistance. Probablement qu'une écaille taillée pour l'affrontement avec un armement lourd pourrait foncer dans le tas et s'en sortir avec quelque éraflures. Pas elle. Contrairement à ce que beaucoup de gens pouvaient penser, Jack n'était pas une inconsciente. Alors qu'elle observait le terrain pour tenter de trouver un couvert afin de passer sous le nez de ces bestiole, la jeune femme remarqua un mouvement sur son radar lointain qui flirtait avec les bords de la zone couverte. Bien que lointain, l'échos semblait se rapprocher.

- Zarhat Allayl: Mouvement en approche. Ça à l'air particulièrement massif.

Il ne faisait pas de doute que Thomas l'avait lui aussi repéré, mais c'était plus pour faire la conversation qu'autre chose et aussi pour montrer qu'elle aussi l'avait repéré.

L’écho radar se faisait plus fort à mesure qu’il se rapprochait. D’après ce qu’elle pouvait observer, ce devait gros, très gros pour laisser une telle trace. Même Thomas semblait perplexe devant cette information qui semblait ne pas suivre un chemin tracé comme si l’animal, qui avait été repéré, était tout simplement ivre. Puis la vérité sauta aux yeux des deux patrouilleurs. Ce n’était pas mais deux animaux qui avaient lassé cette écho radar. Et pas n’importe quels animaux deux très gros prédateurs qui devaient se livrer à une bataille de territoire. D’ailleurs, le boss donna un ordre de repli devant l’imminence de la catastrophe qui allait se dérouler sous peu dans ce coin. Entre deux supers prédateurs qui se mettaient sur la tronche et très probablement la réponse des bombardiers serait prompte, rapide et brutale. Autant dire que deux petite personnes se feraient massacrer au milieu d’un tel déchaînement de violence brute.

Avec précaution pour éviter d’attirer l’attention, Jack recula silencieusement son pistolet braqué sur les animaux qui se battaient. L’objectif était de quitter la zone pour éviter de faire parti des dommages collatéraux de cette « guerre des gangs ». Depuis leur perchoir, les bombardiers commençaient doucement, mais sûrement à s’agiter. Zarhat avait eut le temps de s‘éloigner d’une bonne dizaine de mètres de sa position initiale quand les bombardiers se déchaînèrent sur les deux créature qui avaient troublé leur repos. Malgré son éloignement de la scène, la jeune femme pouvait ressentir les vibrations des impacts sous ses pieds. Tout en continuant le repli, elle se fendit d’une petite remarque à son coéquipier.

- Zarhat Allayl: Si on pouvait les domestiquer, ils nous faciliteraient le travail d’aplanissement avant les travaux de fondation.

Elle lâcha un petit rire discret à sa boutade. Par moment, la jolie brune avait des réaction enfantine. Certainement que son enfance contrariée avait laissée plus de trace qu’elle ne le pensait. Cependant, le problème restait entier. Comment faire pour rejoindre le lieu prévu de la mission avec tout le bordel qu’il y avait droit devant ? Elle se hasarda même à poser la question à son chef d’unité.

- Zarhat Allayl: Bon, on fait quoi maintenant ?

Malgré cette bonne humeur, elle restait concentrée et surveillait son radar pour éviter de se faire surprendre par la faune locale. Au lieu, les rugissements se faisaient encore entendre et on pouvait voir les bombardiers s’envoler de nouveau après leur chute pour recommencer à pilonner les intrus. Bien qu'à distance relativement respectable, les deux patrouilleurs n'étaient pas à l'abris d'être dans un débordement de violence tellement c'était le chaos.

Thomas ne goûtait que très peu à l'idée d'utiliser les bombardiers comme terrassiers, mais la jeune femme s'en fichait car ce n'était qu'une boutade. Puis le militaire mit l'image d'un bombardier accroché au plafond comme une boule à facette dans la tête de la brunette et cela la fit sourire. Parfois, il ne fallait pas grand chose pour être de bonne humeur. Soudain, le radar s'affola. Les quelques secondes d'inattention avaient permis à l'un des prédateurs de se rapprocher de leur position. Un super tigre surgit brusquement des fourrés. Alors que Jack se préparer à le recevoir en tentant une roulade ou le saut du prédateur pour essayer de l'éventrer avec sa lame secrète, elle fut saisit à bras le corps par son chef d'unité. Deux ou trois roulades plus loin, les deux patrouilleurs se relevèrent pour constater que le super félin n'avait pas apprécié de se faire enlever sa proie à la dernière seconde. Le camouflage tomba, car il n'avait plus d'utilité en l'occasion. Ce redoutable prédateur se préparait déjà à un nouvel assaut. Un affrontement en face-à-face avec cette bestiole n'était pas envisageable. Jack avait une certaine conscience de ses points forts tout comme de ses lacunes et là, il fallait fuir. Thomas fut le plus prompt à se retrouver sur ses pieds. Il attrapa la main de la jeune femme pour la traîner dernière lui tel un boulet. Bien décidée à ne pas laisser de répit à leur adversaire, Zarhat prit son pistolet pour tirer quelques coups de feu en direction du super tigre. La précision n'était pas spécialement au rendez-vous, car elle devait aussi se concentrer sur la course effrénée qui devait les sortir de ce pétrin. Elle n'arrivait pas à ajuster ses tirs et cela l'exaspéra profondément et commença à regretter de ne pas avoir une écaille donnant un peu plus dans le bourrin avec un lance-roquette à tête chercheuse par exemple.

- Zarhat Allayl: Fait chier. C'est super agile tout de même.

A peine le temps de prendre le rythme et de commencer à trouver le souffle nécessaire pour augmenter sa précision qu'elle fut surprise de se retrouver quasiment nez-à-nez avec des cervidés super balèzes et surtout pas de bonne humeur. Ils tirèrent à vue et il fallu une prodigieuse réaction de Jack pour qu'elle s'écarte de la trajectoire des projectiles cristallins. Le super tigre avait dû particulièrement surpris lui aussi, car il feula avec fureur. Certainement haineux de se retrouver avec quelques dards plantés dans son flanc droit. D'un bond, il se jeta sur les plus courageux des cerf artilleurs avec la ferme intention de les bouffer tout cru. Le chaos n'était pas finit, car un immense écho radar se dessina avant de voir débouler quelque secondes plus tard le démon forestier avec un bombardier dans la gueule et il ne semblait pas avoir abandonné l'idée de se farcir le super tigre. Les autres bombardiers continuaient de le harceler et ce fut un indescriptible spectacle de désolation qui se jouait sous les yeux des deux patrouilleurs. Sans un mot, Jack recula doucement afin de se mettre à l'abris tout en gardant les yeux rivés sur la bataille qui se déroulait à quelques mètres de là. Thomas semblait avoir trouvé refuge derrière un arbre qui l'avait du tir de barrage des cervidés.

- Zarhat Allayl: Je crois qu'il est temps de ce tirer vite fait bien fait, non ?

Question purement théorique pour le coup. Mais parfois on paraît un peu con quand les événements s'enchaînent de manière incontrôlable et que l'on a l'impression de n'être que spectateur de sa propre vie. La brunette activa son camouflage optique de nouveau et alla retrouver son chef d'unité. Elle tenait toujours en main son pistolet chargé avec des balles haute vélocité. La jeune femme avait encore de nombreuses munition, car ce n'était pas la dizaine de coups de feu qui avait vidé son chargeur et encore moins ses réserves.

Planqués derrière un gros arbre, les deux patrouilleurs assistaient à une véritable bataille rangée entre des Cerfs Artilleurs qui fuyaient depuis l'arrivait de Démon Forestier. Enfin, ils cherchaient surtout à ne pas finir en bouillis sous les assauts frénétiques des Bombardiers. L'un d'eux se retrouva prisonnier à la puissante pogne de l'immense bête à corne qui ne sembla pas réaliser le moindre effort à déchirant en deux sa victime qui agonisa en poussant des plaintes stridentes. Cela ne fit que rendre encore plus frénétiques les compère de défunt Bombardier. Pendant ce temps-là, le Super Tigre venait d'en finir avec un des cervidés moins alerte que les autres. N'ayant plus de proies, il s'intéressa à son adversaire cornu qui venait de perdre l'un de ses excroissances osseuses, celle du côté gauche. Cela montrait la violence des impact du pilonnage des volatiles. Après avoir perdu un troisième membre de leur petite bande de chasseur, les Bombardiers finirent par déclarer forfait et laisser le félin se disputer tranquillement avec son adversaire le territoire de chasse. Ce combat dantesque provoque une répartie étrange de la par de Thomas.

- Zarhat Allayl: Même pas en rêve. Je ne donne pas dans ce genre de fantasmes.

Le chef d'équipe enchaîna rapidement car si les combattants se faisaient moins nombreux, il n'était pas à exclure que certain reviennent histoire de remettre le couvert avec des renforts. D'un geste rapide, il se saisit d'une sorte de grenade et expliqua brièvement la manœuvre à venir. Tout ce que Jack avait retenu dans l'histoire, c'était qu'ils allaient voler. Un rêve de gosse était sur le point de se réaliser. Gardant toujours son camouflage optique actif, elle se concentra pour mettre en fonction les champs répulsif. La jeune femme avait bien fait quelques séances d'entraînements sur simulateur et connaissait le principe de fonctionnement, mais l'excitation de le vivre enfin la motiva. Quand le boss de l'UTRD lança sa grenade, elle détourna la tête et ferma les yeux pour se protéger du flash aveuglant qui était censé désorienter la faune sauvage et donc laisser le temps aux humains de fuir avec majesté par les cieux. A peine l'explosion avait retenti que Thomas s'élança dans les airs suivit de près à Zarhat. Le décollage fut quelque peu chaotique car elle peinait à trouver la stabilité de son assiette, mais avec l'aide de Thomas, la brunette finit par voler bien droit avec une assurance étonnante pour une néophyte dans le domaine. La sensation de voler, d'être totalement libre était indescriptible à tel point qu'elle ne put se retenir de hurler au vent.

- Zarhat Allayl: Pour toi Derek ! ! !

Le combat entre les deux supers prédateurs était déjà oublié par la jeune femme même si son écaille avait tout enregistré. Il y aurait de quoi faire pour les scientifiques entre les deux enregistrements. Toute à l'euphorie de voler, Jack aurait presque pu passer à côté d'un écho radar provenant du sol. Apparemment, l'un des combattants devait avoir terrassé l'autre et poursuivait une nouvelle proie. Eux ? Les animaux étaient-ils capable d'un telle réflexion. Dans tous les cas, cela calma un peu le jeune femme qui s'adressa au boss de la mission.

- Zarhat Allayl: Et on fait quoi maintenant ?

Voler pour la première fois fut une sensation étrange et exaltante à la fois. Ce n'était certainement pas quelques créatures belliqueuse qui allaient gâcher ce moment intense de pur plaisir. D'ailleurs, Jack tiqua quand le chef de groupe parla de sa blague faite plus pour l'empêcher de penser à la peur que pour la faire rire. Elle secoua légèrement la tête de dépit. Décidément, le chemin avant de se faire un minimum confiance allait être très long. Certes, la jeune femme n'était pas sans peur, mais elle avait appris avec le temps et l'expérience à se maîtriser, à garder la tête froide. C'était principalement pour cette capacité à rester sereine en apparence, à réfléchir vite et analyser la situation de manière pragmatique malgré le chaos ambiant qu'elle avait survécu dans sa banlieue pourrit. Même si c'était idée était à deux doigts de la faire répondre ironiquement, la brunette s'abstint. Au lieu de cela, elle se concentra pour voler le plus correctement possible. Ceci dit, il ne lui fallu que peu de temps pour vraiment comprendre toutes les base d'un vol correcte. Avec un peu plus d'entraînement de ce genre, Zarhat pourrait devenir une "pilote" chevronnée ou tout du moins plus que correcte. Apparemment, les échos radar créaient des soucis et donc il fallait passer au plan B, aller se déployer sur un autre site.

- Zarhat Allayl: Ça roule ! Je vous suit.

Le paysage défilait sous les deux patrouilleurs. De son côté, Jack tentait d'apprendre à mieux maîtriser la capacité de vol de son écaille et tenta même quelques manœuvres qui ne devait pas être dans le manuel. L'objectif de la chose, lui permettre une meilleure prise en main de son armature et de ses capacités. Par moment, la jeune femme se laissait aller à pousser un cri à plein poumon. Cette sensation de liberté lui était si étrangère qu'elle avait envie d'en profiter un maximum, de s'enivrer de ce doux sentiment de plénitude. Thomas lui posa une question à laquelle la brunette répondit du tac-au-tac.

- Zarhat Allayl: Le jugement est encore en délibéré.

Jack ne savait pas encore si son inscription pour cette incroyable aventure avait été une bonne chose ou bien une mauvaise. De son point de vue, c'était surtout un dégradé de gris duquel il fallait en retirer ce qui nous plaisait le plus. Ce n'était le genre de personne à être manichéenne, au contraire, Zarhat savait que souvent les meilleurs intentions se révélaient assez mauvaises au final et inversement. Pour s'entraîner un peu, la jolie brune réalisa quelques tonneaux tout en gardant un œil sur son radar. Pour le moment tout semblait s'être calmé et le danger éloigner. La nouvelle zone de déploiement était en approche. Jack en profita pour observer un peu le paysage grandiose de la région. Elle n'avait jamais rien vu de tel au cours de sa vie sur Terre et ce n'était pas bien difficile.

La forêt ressemblait à un océan de verdure qui défilait sous eux. La vitesse des écailles était vertigineuse même si l'on n'en ressentait pas les effets. Afin de mieux prendre en main son nouvel outil de travail, Jack se laissa aller à faire quelques figures acrobatiques. L'autre fonction, s'était de lui procurer ce sentiment de liberté dont la jeune femme était tellement friande. Toute sa vie, Jack avait prit ses choix en fonction de ce sentiment auquel elle tenait tout particulièrement. C'était probablement son plus grand moteur pour avancer dans la vie, dans sa vie. C'était en partie pour cette raison qu'elle avait accepté de signer pour le projet Noé en plus de suivre le vieux Derek. Finalement, la zone fut rejointe assez rapidement. Après avoir fait quelques rond dans l'air afin de s'assurer que la zone était plutôt calme, les deux compère de patrouille atterrirent dans une clairière. Thomas désigna un arbre à la forme particulière. A le voir comme cela, il semblait particulièrement vieux et surtout, il avait un petit air de famille avec les chênes multicentenaires que l'on pouvait parfois trouver sur Terre. Il était temps de redevenir sérieuse. Elle dégaina son pistolet et observa attentivement les environs tout en faisant bien attention à son radar pendant que le chef d'équipe installait le matériel. Il finit par l'interpeller. C'était à son tour de jouer en réalisant la partie réglage du matériel informatique des capteurs. Rengainant son arme, elle s'avança tranquillement vers l'immense tronc d'arbre et grimpa vers le pylône déployé. D'ici, on avait un vue imprenable sur la clairière tout en étant à l'abris des regards indiscrets. Zarhat commença son travail de manière consciencieuse avant d'interpeller Thomas.

- Zarhat Allayl: Eh chef ! Niveau réglage, je calibre ça comment ? Haute sensibilité ou pas ?

Elle jeta un regard vers l'autre patrouilleur avant de rajouter tout de suite.

- Zarhat Allayl: La haute sensibilité permettra un meilleur relever de l'environnement, mais pourrait aussi attirer des animaux sauvages sensibles à ce genre d'ondes. Une sensibilité moindre rendrait les relevés moins précis et plus long à obtenir, mais cela réduirait aussi le risque de voir un animal sauvage débarquer et tout détruire.

Maintenant que le chef de l'UTRD avait toutes les informations qu'elle pouvait donner en main, c'était à lui de faire le choix cornélien.

- Zarhat Allayl: Alors ?

quelque soit le choix final de Thomas, il faudrait environ une dizaine de minutes pour que Jack fasse ce qui était demandé.

La réponse ne se fit pas attendre. Le chef de l'UTRD opta pour le réglage le plus sensible en tablant sur les données intéressantes qui seraient réalisées. Puis, si une ou plusieurs créatures venaient à cause des ondes, cela seraient toujours intéressant de pouvoirs enregistrer cela aussi afin d’approfondir les connaissances sur ce milieu particulièrement méconnu. L'air quelque peu distant, il rajouta que le matériel n'était pas un problème. D'après ce qu'elle savait, c'était du matos prévu pour résister à presque n'importe quel problème sur Terre, mais ici on était bien loin de la planète bleue. Ce qui était valable là-bas ne l'était probablement plus ici et nécessiterait des ajustements ultérieur afin de s'adapter. D'où l'intérêt de pousser la sensibilité. Sans rien rajouter à ce que Thomas avait dit, elle se mit à bidouiller les lignes de codes afin de réaliser le calibrage le plus performant possible. Tellement absorbée par son travail, la jeune femme faillit passer à côté de la question de son compère de patrouille. Cela la coupa net, comme si un bug l'avait surprise. Puis, au bout d'une longue seconde reprit son travail le plus consciencieusement possible. Ce genre de réglage demandait vraiment du doigté et de l'attention afin de ne pas se louper. Cependant, elle s'estimait suffisamment douée pour le faire tout en répondant à Thomas.

- Zarhat Allayl: C'est Derek qui m'a initiée à l'informatique et j'étais plutôt douée d'après ses dires. Je trouvais ça drôle. Avec un peu d'imagination, on peut faire tellement de chose. On peut presque tout faire à vrai dire. Sachant ce que l'on peut faire, je ne saurait que trop vous conseiller de ne pas faire une confiance aveugle à votre IA domestique à moins d'avoir un sacré pare-feu pour éviter les piratages de bases. On n'est pas à l'abris d'un petit plaisantin.

tout en disant cela, Jack avait les yeux rivé sur le petit écran de la console du pylône. Les lignes de programmation défilaient à une bonne vitesse. Tout semblait aller pour le mieux jusqu'à ce qu'elle remarque un petit truc insignifiant. A première vue, rien ne semblait terrible, mais après réflexion l'informaticienne fit un retour en arrière afin de mieux étudier ce qui la chiffonnait. La jeune femme poussa un léger soupire avant de s'adresser à son chef d'unité.

- Zarhat Allayl: Il n'est pas doué votre programmateur. Je viens de trouver une ligne qui va générer un parasitage du programme ...

Elle marqua une petite pause, car Jack se rendit compte que son argot professionnel devait être de l'arabe pour le militaire. Alors, l'informaticienne reprit en tentant d'utiliser un vocabulaire plus facile à comprendre.

- Zarhat Allayl: Pour faire simple, le programme n'est pas optimal. Il y a des choses à simplifier pour rendre l'équipement plus performant. Je me demande comment la personne qui a fait ne s'en n'est pas rendu compte. Il va falloir passer en revue tout les points déjà fait afin d'y apporter les modifications nécessaires. Je vous rassure, cela fonctionne comme ça, mais ce n'est pas top. C'est comme toujours rouler en première avec une voiture de course. Ce n'est pas performant.

Quand Jack parla de se méfier des I.A domestiques, le militaire eut une blague un peu grasse en rétorque. Faisait-il exprès de rentrer dans le moule de la caricature ou bien était-il à fond un militaire, un vrai ? La jeune femme se contenta de hausser les épaules en lui répondant sur un ton léger.

- Zarhat Allayl: Si c'est moi, vous ne pourriez pas le savoir ... Et puis, je ne suis pas fessée. Je laisse le masochisme à ceux qui apprécie vraiment la cravache.

Le sérieux revint rapidement quand l'informaticienne remarqua des petits problèmes de programmation. Ce n'était pas problématique pour le fonctionnement des capteurs et du pylône. C'était plus un problème d'optimisation. En plus de demandé de régler les capteurs de la façon la plus sensible possible, il demanda à Zarhat de rectifier ce petit problème. La jeune femme se contenta d'un petit signe de tête avec un affirmatif tout martial. Puis, elle rajouta sur un ton calme.

- Zarhat Allayl: Je ne sais pas trop combien de temps, ça va prendre de vérifier toutes les lignes de code. Je ne sais pas s'il ne serait pas plus simple de rentrer à la base et j'étudie cela tranquillement au QG. Cela me permettra de vérifier l'ensemble de la programmation avec sérieux et de pouvoir faire une mise-à-jour que l'on aura à simplement uploader sur tous les pylônes déjà installer.

Elle marqua une pause quand elle reçu une sorte de glands. En scrutant le feuillages, la jeune femme remarqua une sorte de petit rongeur qui pouvait faire penser à un écureuil. Il semblait particulièrement furieux de voir quelqu'un dans son arbre. Même les petites bêtes n'était pas de si bons voisins que cela. Alors qu'elle allait reprendre la parole pour parler à Thomas, elle prit soin de filmer le petit animal.

- Zarhat Allayl: Rien que la vérification peut prendre deux à trois heures. Puis, il semblerait que nous ayons un petit voisin qui est pressé de nous voir partir.

Pour ponctuer sa phrase, Jack indiqua le feuillage au-dessus d'elle. On pouvait entendre les couinements exaspérés de la petite bestiole et de temps en temps, un gland ou du petit bois volaient en direction des deux intrus.

Thomas préféra se ranger à l'avis de la jeune informaticienne quand à l'étude de la programmation des pylônes. Elle pourrait travailler tranquillement dans un atelier avec tout les matériel qu'il lui fallait et elle pourrait même mettre de la musique histoire de détendre l'atmosphère. chose qu'elle ne pouvait pas faire en pleine forêt dans un monde inconnu et relativement hostile. Le petit animal qui avait élu domicile dans le grand arbre s'était manifesté et cela fascina le chef d'unité. De son côté, Jack se contenta de terminer le mise en place du pylône et du lancement du programme même s'il n'était pas optimum. Avec tout ce qu'elle avait vécu dans la journée, les différents animaux filmés, les scientifique de la colonie auraient un max de données à étudier. D'ailleurs, Le chef de l'UTRD confirma cela en parlant de petit rongeur qui montrait son mécontentement de voir des intrus le déranger chez lui. Même les petites bestioles pouvaient se montrer particulièrement agressive. Cependant, ce qui semblait interpeller Thomas, c'était la propension de l'animal à utiliser divers objets comme outils, ou tout du moins comme munition pour tirer à vue sur les deux guerriers d'Avalon. Après avoir fini la rapide mise en route du système du pylône, Jack ramassa les quelques affaires qu'elle avait étalée pour travailler et fit signe à Thomas qu'elle était prête à bouger.

- Zarhat Allayl: On peut bouger. En espérant que notre petit camarade ne vienne pas tout détraquer.

Elle quitta le couvert du feuillage qui cachait le cœur de l'arbre où se trouvait le pylône pour rejoindre son coéquipier.

- Zarhat Allayl: Avec tout ce que l'on a vécu aujourd'hui, les scientifiques en tout genre vont avoir du boulot. Reste à savoir s'ils vont avoir le temps de tout étudier comme il faut. Après tout, on n'est pas les seuls à sortir et vivre des aventures extraordinaires.

Elle marqua une légère pause et jeta un regard vers l'endroit où se trouvait théoriquement la petite bestiole.

- Zarhat Allayl: Sacrément teigneuse. Je me demande si c'est une sorte d'écureuil.

Elle reporta son attention sur le chef d'unité avant de rajouter sur un ton un peu plus joyeux.

- Zarhat Allayl: On attend ici que l'on vienne nous chercher ou bien on doit rejoindre un point spécifique pour l'extraction ? J'ai hâte de rentrer prendre une bonne douche et pourquoi pas aller au "Trou" histoire de vider quelques verres.

La jeune femme observa Thomas un instant avant de reprendre sur le même ton.

- Zarhat Allayl: Ça vous tente ? En plus, il paraît que ce soir il y a un petit concert sympa.

Thomas indiqua que la zone d'extraction se trouvait plus loin, certainement afin de ne pas rameuter la faune locale là où se trouvait le pylône. Quoique la réglage actuel de la machine ne tarderait pas à attirer les plus sensible aux ondes électro-magnétiques émises par l'appareil. La jeune informaticienne aura pas mal de travail une fois rentrée afin de reprogrammer tout ce qui avait été fait jusque là. Ceci dit, elle ne laisserait pas passer son tour pour aller boire un verre au "Trou". Le chef du groupe d'exploration sembla partant lui aussi. Cependant, il mit comme condition le fait de terminer son propre travail. La discutions se faisait tandis que les deux guerriers volait dans une formation assez lache vers leur nouvel objectif. Tout en discutant, Jack tentait quelques figures acrobatiques. La sensation de liberté en vol était exceptionnel et elle adorait cela. Pour répondre au chef de l'UTRD quand à ses conditions, Zarhat usa d'un ton quelque peu taquin.

- Zarhat Allayl: C'est vous qui voyez chef.

Au loin, on pouvait apercevoir un point qui grossissait à mesure qu'ils approchaient. La navette était en vol stationnaire, la porte latérale ouverte pour accueillir les deux comparses. La manœuvre allait être folklorique, alors, la jeune femme se concentra un bon moment pour régler son altitude et sa vitesse afin de ne pas rentrer trop vite ou de prendre le risque de louper la navette. Malgré son appréhension, l'informaticienne réussie son approche et son entrée dans la navette, même si elle finit par déraper et se retrouver assise bien malgré elle dans un coin de la navette. Une fois les deux patrouilleurs à bord, le pilote commença sa manœuvre pour mettre la navette dans la bonne direction et rentrer. Bien qu'en apparente sécurité, Zarhat préféra garder son écaille active au cas ou. D'ailleurs, tout en jetant un coup d’œil dehors, elle en profita pour toucher deux mot à Thomas.

- Zarhat Allayl: Ça va prendre pas mal de temps de tout vérifier dans le programme. Puis, une fois tout rectifié, il faudra envoyer quelqu'un pour charger le programme modifié directement sur le pylône. Cela va faire perdre pas mal de temps aux patrouilles.

Comme ponctuation, la jeune femme haussa les épaules et changea de sujet quasiment instantanément.

- Zarhat Allayl: Tu as toujours était un militaire Chef ? Ou bien c'est de famille ? Comme je te l'ai dit, moi j'ai grandit à New-York et la discipline ce n'est pas mon fort. Je suis plutôt du genre indépendante qui fait ce qui doit être fait.

Tout en disant cela, elle regardait par les hublots de la navette le paysage qui défilait à grande vitesse. Parfois, une légère tâche de couleur lui permettait de deviner un animal d'une taille gigantesque. Décidément, le vieux Derek l'avait entraîné dans une drôle d'aventure dont l'issue était incertaine.

Quand Thomas parla de faire les choses au plus vite afin d'avoir moins de travail à faire plus tard, la jeune brunette se contenta de hausser des épaules. Décidément, il ne semblait pas vraiment savoir comment faire pour relâcher la pression le chef de l'UTRD. Ce qui fut légèrement confirmé, du moins du point de vue de Zarhat, quand il parla de ses origines. Tout le contraire d'elle, Thomas aimait savoir où se trouvait sa place et certainement ce qu'il avait à faire ainsi que tout ce qui pouvait découler de ce genre d'attente. Oui, vraiment tout le contraire d'elle qui était un pur esprit libre qui n'appréciait rien d'autre de pouvoir faire ce qu'elle voulait sans se voir entravée par une hiérarchie casse-pied. Bon ok, il fallait quand même des règles pour pouvoir vivre en commun. Ceci dit, on pouvait parfaitement le faire sans pour autant sacrifier la liberté des uns et des autres. Tout en lui parlant, le chef de l'unité d'exploration envoya une canette de jus de fruit à la jeune femme, une canette trouvée dans la navette un peu comme si quelqu'un savait qu'un retour de mission pouvait être éreintant et donner soif. Avant de répondre à Thomas, Zarhat ouvrit la sienne pour boire une gorgée fraîche et légèrement sucrée. Elle jeta un coup d’œil sur l'emballage afin de voir et eu la bonne surprise de voir que c'était bien fruit de la passion comme elle l'avait supposé. L'informaticienne reporta sur regard miel sur son interlocuteur et afficha un léger sourire avant de lui répondre sur un ton mi-joyeux, mi-taquin.

- Zarhat Allayl: Ça dépend de quel point de vue on se place, chef. Tu vois les Docks de Brooklyn ? Bah c'est dans le coin. L'appart se trouvait juste à côté du parc de Greenwood Heights. Si tu ne connais pas. Ce n'est pas grave, tu n'as rien loupé chef.Certes, ce n'était pas Manhattan mais ce n'était pas non plus l'enfer ... Enfin pour ceux qui savait comment faire pour y survivre sans se faire dépouiller.

Elle éclata de rire, car son quartier était celui qui avait probablement la plus mauvaise réputation de toute la ville, mais elle avait bien aimé la liberté que lui avait apporté ce lieu. Un lieu dangereux au demeurant qu'elle avait su appréhender afin de pouvoir s'y promener comme un poisson nage dans l'Océan. Sa vie ne fut pas facile tous les jours, mais c'était surtout à cause de ses proches comme sa mère, les profs ou les flics qui voulaient jouer les gros bras avec la sale gosse qu'elle était à cette époque. Une nouvelle gorgée de son jus fruit lui apporta une sensation de fraîcheur bienvenue. Maintenant qu'il était à l'abris dans la navette et que la colonie semblait en vue, Zarhat désactiva le noyau d'écaille laissant apparaître la tenue de pilote. C'était une sorte de combinaison un peu comme celles que l'on voyait dans les films de guerre. Comme la chaleur commençait à être étouffante, Jack dézippa le haut et fit un nœud autour de sa taille avec les manches. Comme elle portait un petit haut sportif noir, on pouvait voir un certain nombres de ses tatouages. Tous faisaient références à ses origines égyptiennes. Encore une gorgée et la température baissait enfin un peu. Elle posa son regard doré sur Thomas.

- Zarhat Allayl: Alors chef ? Moi je suis venu ici avec le vieux Derek et aussi à cause de lui. Et vous ? C'est quoi l'histoire derrière cette posture toute martiale ?

Oui, la subtilité n'était pas le point fort de Zarhat lors d'une conversation. Enfin, elle en était capable quand elle le voulait, mais ce n'était pas le cas à ce moment précis.

A la mention rapide de son histoire, Jack ne pu retenir un haussement d'épaules. La jeune femme avait aussi connu une mère qui n'assurait pas sa fonction comme il le fallait. Comme Thomas, elle avait trouvé un modèle ailleurs, auprès d'un vieux bonhomme qui l'avait mené dans cette folle histoire. Bien que très différent, les deux Guerriers d'Avalon avaient quelques points commun. L'informaticienne était en train de boire une gorgée quand le chef de l'UTRD finit ses explications. Laissant planer un léger silence avant de répondre avec sa délicatesse sur un ton mi-blasé mi- ironique.

- Zarhat Allayl: Ah les mères ! Elles ont le don de foutre votre vie en l'air et cela uniquement sous prétexte qu'elles vous ont donné la vie. Elle marqua une légère pause. Je t'en foutrais  des claques à ce genre de femme. Elles ne devraient pas avoir le droit de se reproduire.

Jack avait beau montrer un visage relativement neutre et une voix plutôt calme, on pouvait aisément deviner qu'il y avait une forme de ressentiment dernière cette réflexion. Malgré le temps et la distance, la jeune femme avait une sacré dent pour ne pas parler de mâchoire envers cette mère qui avait transformé sa vie en enfer. Avant de se laisser submerger par ce sentiment de colère qu'elle connaissait si bien, l'informaticienne cherchera le moyen de se détourner de l'image de cette femme qui fut tout sauf une mère aimante. Elle venait de finir sa canette et avisa de son regard miel ce qui ressemblait à une poubelle. Alors, elle compressa le contenant en aluminium et s'amusa à viser ce qu'elle supposait être une poubelle comme si c'était un panier de basket. D'un geste assuré, elle lança le ballon improviser qui prit une courbe elliptique avant de terminer sa course directement dans l'espace visé. Jack leva les bras au ciel et se mit à sautiller sur place en chantonnant.

- Zarhat Allayl: Oh yeah ! Ça fait trois points !

Part moment, la jeune femme pouvait avoir un comportement enfantin, alors que la seconde d'avant elle tenait un discours particulièrement mature voir même désabusé. Un contraste de personnalité qui n'avait rien à voir avec un quelconque problème de dissociation de personnalité. Zarhat était juste une personne difficile à cerner, une personne qui avait du mal à se dévoiler facilement et faire confiance aux gens. Pendant sa "danse de la victoire", l'informaticienne avait pu constater que la colonie était maintenant bien en vue et que l'atterrissage allait bientôt avoir lieu.

- Zarhat Allayl: Tient, on est en approche.

Alors qu'elle faisait la remarque, le pilote de la navette fit passer une communication par l'intercom afin de prévenir de l’imminence de l'atterrissage.

Spoiler:

A la suite de Zarhat, Thomas tenta un lancer qu'il réussit. Il semblait plus mesuré dans sa façon de savourer sa réussite. Le militaire donnait l'impression d'avoir une personnalité introvertie bien qu'il parlait facilement de sa vie, de ses petits problèmes. Tout le contraire de la jeune femme qui avait un côté exubérant en apparence alors qu'elle était plutôt secrète et peu encline à partager ses blessures. LA navette se posa doucement dans la colonie. Les dernières directives données, le chef de l'UTRD tourna le dos pour partir en direction de son travail, de la paperasse qui allait de paire avec les postes à responsabilité. Jack lâcha sur un ton joyeux avec plein de malice.

- Zarhat Allayl: Bon courage pour le taf chef. En ce qui concerne la soirée au Trou pourquoi pas.

Elle marqua une petite pause afin de regarder l'heure qu'il était afin d'évaluer le temps qui lui restait pour faire tout ce qu'on lui avait demandé. Sans regarder Thomas, Jack marmonna pour elle-même de manière assez audible.

- Zarhat Allayl: Ouais ! Bah pour le check-up on verra demain. Je vais aller à l'atelier de maintenance.

D'un petit bond, elle quitta l'intérieur de la navette de se mit à trottiner vers sa destination et parla d'un voix assez forte par dessus son épaule à l'intention du chef de l'UTRD.

- Zarhat Allayl: A ce soir chef !

Sans attendre de réponse, elle fila rapidement voir les techniciens afin de vérifier qui tout allait bien avec son écaille.