|
|
| [mois 4] Beyond the Wall | Pv. Zarhat Allayl | |
| Invité | Dim 19 Mai - 14:52 | La journée se terminait. Après une autre journée de dur labeur au sein des Laboratoires de la Nouvelle Avalon, car ils ne portaient pas encore d’autre nom que celui-là, tout le monde rentrait finalement chez soi. Dans ces logements sortis de terre à peine trois mois plus tôt. Si les enfants s’habituent déjà à cette nouvelle aventure, il n’est pas rare de voir, le soir, quelques personnes déambuler. Perdues. Soudainement, réalisent-elles qu’elles sont à des années-lumière d’une autre vie. La Terre. Loin du confort. Loin de cette nature entièrement domptée. D’une vie rôdée et toute tracée. Loin de ce monde, certains s’abandonnent à des méditations nocturnes.
Deux mois d’éveil. Deux mois enfermés dans ces mondes. Coincé entre le Mur et la Méga-Faune et les eaux profondes cachant bien d’autres secrets. Dans cet univers, le Scientifique se questionne inlassablement. Loin de sa fille. Loin de Londres. Parfois, entre deux journées, il se questionne sur cette vie manquée. Celle qu’il a finalement décidé de fuir. Une décision comprise par Sarah et Rachel. Puis il sourit aux Lunes, comme un rappel constant des deux femmes laissées derrière lui. Cette nuit-là, le Scientifique a décidé de se promener. Une autre nuit d’insomnies. Pas les regrets d’une vie manquée. Mais cette attente impatiente. Ce futur inconnu. Cette planète qui demande à être étudiée. Découverte. Fouillée. Retournée. Gobelet recyclable dans sa main gauche, le thé noir encore bien chaud – les avancées empêchent dorénavant les pertes de chaleur, il s’avance doucement.
_ Hey, Dave, fais attention, s’il te plaît ! J’t’aime encore bien, tu sais. », lâche un Militaire qu’il reconnaît bien. Il sourit, rigole et lève son gobelet, prenant une gorgée au passage. « Nuit tranquille, John ? » L’autre hoche de la tête alors que le Scientifique continue sa ronde nocturne sur le Mur.
Il a toujours intrigué par ce qu’il y avait au-delà. Non pas qu’il ne connaissait pas cet extérieur car il l’étudiait depuis les détails rapportés par les expéditions. Mais il désirait voir par lui-même. La curiosité scientifique. Celle, aussi, de l’enfant en lui. L’explorateur. L’aventurier qui l’avait poussé dans cette folie. Sortir des sentiers tracés par son père. Devenir un Scientifique pour dépasser ce qui était déjà connu. Puis, s’arrêtant, il observait cet univers entièrement inconnu, prenant une nouvelle gorgée.
Au loin, dans l’obscurité inquiétante, les bêtes hurlaient, se battaient, mouraient. Certaines chantaient. Et lui était là, sur le Toit de la Nouvelle Avalon. Première et dernière protection. Bastion d’une nouvelle humanité.
|
| Invité | Lun 20 Mai - 17:02 | Encore une journée qui s’était écoulée, coupée en deux. Une de ces journées dont on était content qu’elle soit terminée. Entraînement le matin au QG de l’UTRD afin de s’améliorer dans l’utilisation de son écaille et une après-midi passée entre cours d’informatique et exercices pratiques dans les bureaux de la Nouvelle Avalon. Malgré son côté hyperactif, elle commençait à ressentir la fatigue et une certaine lassitude. A la fin de la journée, la jeune femme était allée boire un verre au « Trou dans la paroi ». L’ambiance était plutôt bonne, mais un petit quelque chose empêchait Jack de pleinement en profiter. Alors, elle quitta le bar pour airer sans but dans les rues de la colonie au gré du flot des passants qui se déversaient dans les artères de la citée. Même là, au milieu de cette vie, de ces gens plein d’espoirs en l’avenir, mais tout aussi déboussolés qu’elle, la jolie brune ne trouva pas ce réconfort qu’elle appelait de tout son cœur, de toute son âme. Au contraire, la jeune femme se sentait oppressée, comme si tout autour d’elle cherchait à l’enfermer dans une toute petite cage. Sur le point d’exploser, Jack chercha du regard une échappatoire, un endroit qui lui permettrait de faire le point sur ce qui lui arrivait. Elle était forte, se voulait forte, mais même les plus forts finissent par se faire rattraper par … Elle ne savait pas quoi exactement. Juste que c’était un besoin irrépressible de se retrouver dans un coin sombre sans personne pour l’embêter.
Alors, Zarhat se mit à courir en suivant son instinct qui la mènerait certainement vers un lieu salvateur. Sa course effrénée l’amena sur le mur. Là, seule face à l’immensité des terres sauvages plongées dans l’obscurité, elle retrouva un peu de sérénité. Les yeux perdus dans le vague, Jack fixait l’horizon et semblait regarder au-delà de ce que permettait la perception. Rassérénée, elle se mit à marcher en équilibre sur le parapet du mur de protection de la Nouvelle Avalon. Puis, elle se mit à fredonner un petit air musical qui lui rendit le sourire. Parfois, les plaisirs les plus simples étaient les plus efficaces pour se remonter le moral. Au loin, on pouvait entendre les murmures de la faune locale qui luttait pour vivre une heure de plus, une nuit de plus, mais quoi d’autre. Ces animaux avait-il des espoirs, des rêves comme les gens d’ici ? Zarhat haussa les épaules pour évacuer cette idée saugrenue et se concentra sur les rugissements qu’elle pouvait percevoir afin d’essayer de reconnaître l’animal qui le poussait. C’était une façon amusante de réviser les cours dispensés par l’UTRD.
- Zarhat Allayl: Ah ça, je reconnais. C’est un super tigre.
Un léger sourire étira ses lèvres. De bonne humeur, elle se mit à courir en réalisant un double flip pour atterrir sur le chemin de ronde du mur. Quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver quasiment nez-à-nez avec un homme souriant d'à peu près sa taille. Bien que long, les chevaux du brun n'arrivaient à pas la cheville de ceux de la jeune femme qui descendaient un peu plus bas que son fessier. L'homme n'avait rien de remarquable, il était d'une banalité affligeante.
- Zarhat Allayl: Oh ! Désolée.
|
| Invité | Ven 24 Mai - 17:22 | Comme il était étrange pour le Biologiste de vivre là. Loin de son ex-femme, qu’il aimait pourtant encore, il se questionnait parfois sur la vie menée par sa fille. Qu’avait-elle étudié ? Avait-elle trouvé un mari convenable pour elle, meilleur qu’il ne l’avait été ? Un père capable d’élever correctement leurs enfants. Curieux de cette vie manquée, sans pour autant souffrir de véritables regrets ou remords, David se posait souvent ces questions. Et, au milieu de ces nuits souvent plus longues que sur Terre, il vagabondait. De ses journées. De cette solitude. De ce calme, aussi, uniquement rompu par les Bêtes. Loin de cette planète inondée de technologies.
Retournant à cette Nature qui existait avant eux, David s’était arrêté sur le mur, les deux mains plongées dans les poches de son pantalon de nuit. Vêtu d’un long t-shirt, aux manches longues, des chaussures usées qu’il avait conservé comme souvenir de son passé, il n’avait aucune véritable mine mémorable. Cheveux relâchés jusqu’à la moitié de son dos, et même un peu plus, il prenait une longue inspiration. Il s’éloignait encore de cette civilisation, curieusement attiré par cette faune qu’il ne pouvait voir d’où il se trouvait.
Reprenant finalement sa marche tranquille, sa ronde nocturne comme il l’avait finalement appelé, régulièrement à la découverte des lieux cachés de la nouvelle Cité, le Scientifique restait plongé dans ses pensées. Surtout sur son travail actuel, ce qu’il menait et devait encore mener. La découverte de cette planète et son étude serait sûrement le travail unique d’une vie entière. Il fut pourtant surpris et stoppé dans sa marche silencieuse alors qu’une étrangère tombait face à lui.
De longs cheveux noirs. Un tatouage sous son œil droit. Pour le reste, elle semblait être relativement banale. Laissant tomber la tête sur le côté gauche, laissant son regard se porter vers l’endroit d’où elle venait, il fronçait déjà les sourcils. « Euh … Joli saut ? Enfin, j’imagine. Je ne suis pas gymnaste. T’es pas mal retombée sur une cheville, par hasard ? » Car il se connaissait, s’il avait essayé une telle girouette, il se serait aisément croqué une cheville, voire le reste du corps. Elle était carrément plus sportive qu’il ne l’était.
_ Ah ouais ! Si tu dois te tirer d’un côté ou de l’autre parce qu’on te poursuit, je dirai que je viens d’arriver et que je t’ai même vue. Hop, comme ça ! », lâchait-il encore alors qu’il réalisait que la femme devait sûrement courir pour une raison ou une autre. Et quelle serait la meilleure raison qu’une course-poursuite au milieu de la nuit ? Une chasse où elle était la proie de quelques malotrus. Et au vu de ces compétences physiques, il ne comptait pas se frotter à elle. Elle devait faire peur à plus d’un.
|
| Invité | Sam 25 Mai - 16:30 | La réaction de l'homme fut comique et la jeune femme ne put s'empêcher de rire franchement. Un rire qui se répercuta contre les parois du mur pour aller se perdre vers la nature sombre et hostile. En le regardant de plus près, il était parfaitement banal hormis sa longue chevelure. Sa tenue vestimentaire ne faisait rien pour le rendre plus remarquable au yeux des gens qui le croisaient. Apparemment, l'home cherchait à être discret. Cela ne dérangeait pas Jack. Quand il la questionna sur une éventuelle blessure, Zarhat prit son temps pour répondre, plus parce qu'elle voulait retrouver son calme et son souffle. Rire avait cet effet, vous vider de votre air de manière impossible à contrôler et contrer.
- Zarhat Allayl: Na ! Ça roule.
Comme pour appuyer ses dires, elle sautilla sur place pour montrer la bonne santé des ses divers articulations et autres. La suite de la conversation fut ubuesque aux yeux de la jeune femme. Elle se demanda même si son interlocuteur n'avait pas bu ou fumé, voir les deux en même temps tellement il était perché. Jack afficha un large sourire avant de répondre à celui qui lui faisait face.
- Zarhat Allayl: Pourquoi je devrai me "tirer" ? Hein ?
La jeune femme avait bien son idée quand à la réponse ou tout du moins ce qui avait motivé cette phrase de l'homme à la longue chevelure. Cela la faisait bien rire de voir que certain était tellement ancré dans leur ancienne vie qu'il continuait de penser comme s'ils étaient encore sur Terre. Donc, la brunette repris la parole presque aussitôt.
- Zarhat Allayl: On n'est pas sur Terre. Quelqu'un qui cours ne fuit pas forcément quelque chose. quoique certain sur Terre faisait du jogging pour le plaisir, pour le sport, pour se vider la tête ou je ne sais quoi encore.
Alors qu'elle allait en rajouter une couche. Un puissant rugissement se fit entendre et cela la coupa net. Elle observa avec intensité l'obscurité de la nuit qui avait envahit les alentours des murs de protection. L'animal ne devait pas être bien loin pour être aussi audible. Alors, elle se rapprocha du parapet de protection de la muraille de la Nouvelle Avalon pour s'appuyer dessus et scruter avec plus d'intensité le noir profond qui cachait en son sein la faune et la flore de cette planète. Après quelques secondes de silence, même la nature s'était tue, une plainte déchirante fut poussée par un Grand Cornu. Il ne faisait pas de doute quand au fait que le prédateur précédemment entendu avait dû venir à bout de ce grand herbivore.
- Zarhat Allayl: Merde ! On n'y voit rien. J'aurai tellement aimé voir ce qui a poussé ce rugissement et qui est venu à bout d'un Grand Cornu en quelques secondes.
C'était le genre d'information qui pourrait intéresser les scientifiques et aussi les militaires en vue de la protection de la colonie contre un danger potentiel. Elle tourna légèrement la tête afin d'avoir l'homme dans son champ de vision et lui parla sur un ton calme.
- Zarhat Allayl: Et vous ? Aucune idée de ce que ça pourrait être ?
Dernière édition par Zarhat Allayl le Sam 25 Mai - 20:53, édité 1 fois |
| Invité | Sam 25 Mai - 17:20 | Il ne pouvait s’empêcher de sourire face au rire quasiment partageur de la jeune femme. Il ne la connaissait pas mais elle avait néanmoins le rire facile. Ou peut-être riait-elle finalement de lui et de ce qu’il pensait ? Il n’en avait pas vraiment cure. Peu intéressé par l’avis de cette dernière, il acceptait qu’on puisse rire de lui aussi aisément. Retroussant légèrement ses manches, laissant apercevoir le tatouage dessiné sur son bras droit, le Scientifique ne put pourtant pas s’empêcher d’un commentaire.
_ Sommes-nous vraiment si loin de la Terre ? » Et se tournant brièvement vers la nouvelle Cité sortie des terres en à peine trois mois, il n’arrivait pas à se dire qu’ils étaient si loin de leurs anciennes habitudes. Il ne reprit pas sa discussion, alors qu’il était déjà interrompu par le cri d’une espèce, bientôt éteint par le silence nocturne. Sur le Mur, de toute la hauteur de ce dernier, l’écho se faisait partout. Comme une tension soudaine. Brutale. La peur se ressentait chez quelques militaires. Une attaque ? Rien ? Et juste la nuit qui répondait par cette absence. Un cri. Puis plus rien. Comme si la Forêt se moquait d’eux, ces nouveaux arrivants qui n’avaient pas leur place.
_ Je dois bien dire que je ne m’y connais pas trop sur leur cri. J’étudie plutôt leur carcasse, vous savez. Je n’ai pas vraiment eu cette chance d’une expédition pour les observer dans leur environnement naturel … Pour mon plus grand déplaisir, en réalité. La liste est longue pour les sorties, parait-il, et je ne suis pas prioritaire. » Il riait alors qu’il s’approchait à hauteur de la jeune femme près du balcon, jetant un coup d’œil rapide vers le bas. Mais, retenant un haut-le-cœur, il avait rapidement fait un demi-tour sur lui-même, préférant poser son fessier sur les dernières défenses humaines.
Haussant finalement les épaules, il reprit en réponse à la question de la jeune femme. « J’imagine néanmoins que si je devais miser … Je dirais un Super-Tigre. Voire un Démon Forestier. Je ne sais pas trop comment ils se nourrissent encore, s’ils ont des préférences alimentaires ou si même il y a une quelconque pyramide. » Il riait pour lui-même, tandis qu’il croisait les bras sur son torse, tranquillement installé, sans voir le vide qui se trouvait bientôt sous lui.
Dernière édition par David R. McIntosh le Dim 26 Mai - 12:49, édité 1 fois |
| Invité | Sam 25 Mai - 21:24 | Alors continuait à observer les ombres et l'obscurité plus profonde encore de la forêt depuis le haut du mur de protection, Zarhat ne put se retenir de sourire à ce que disait son interlocuteur. Était-on si loin de la Terre ? De nos habitudes de vie ? Mais la planète, sa faune et sa flore nous rappelaient chaque jour, chaque heure, chaque minutes que l'on n'était pas sur notre territoire et que nous n'étions que des invités à peine tolérés. Le râle nocturne des animaux virent en réponse à ces réflexions. Le rugissement bestial et féroce avait fait une forte tension chez les quelques militaires visibles en charge de la surveillance du mur. Une tension qui se maintint jusqu'à ce que le Grand Cornu expire, très certainement sous les assaut d'un prédateur impressionnant. Pour répondre aux interrogations de la jeune femme, l'homme à la longue chevelure expliqua qu'il n'était jamais sortie en mission de découverte, d'exploration ou de prélèvement. A ce qu'il disait, son interlocuteur devait travailler dans un laboratoire de biologie ou quelque chose dans le genre. Du coin de l’œil, la brunette remarqua qu'il s'approchait du bord avant de tourner le dos à la scène. Réaction étrange, mais compréhensible si la personne avait une certaine appréhension vis-à-vis du vide. Jack continua de scruter la nature pour tenter d'y vois un peu et écouta ce que son actuel partenaire de soirée racontait. Le biologiste supposé donnait son avis sur le prédateur en question et franchement elle doutait de supputations émises par l'homme. D'ailleurs, elle secoua la tête de manière négative pour montrer son désaccord.
- Zarhat Allayl: Je ne crois pas que ce soit un Super Tigre dont le rugissement est habituellement plus caverneux. Et encore moins un Démon Forestier qui ne s'aventurent jamais si loin de leur territoire de chasse et de leur forêt. C'est peut-être une nouvelle espèce ou bien un Scorphibien. Quoique j'en doute. Cela serait un sacré soucis si c'était le cas. Ces créatures sont rares et on sait peu de choses d'elle. Juste qu'elles sont immense et ultra-agressive.
Contrairement à ce qu'elle semblait dire, Jack n'était pas contre le fait de tomber sur un Scorphibien. Faire la peau à une telle créature serait une chose bonne pour le moral de la colonie et prouverait à tous que les protections faisaient leur travail, que les gens pouvaient faire confiance aux militaires et aux guerriers d'Avalon. Puis, les scientifique dans le genre de son interlocuteur auraient probablement plein de chose à découvrir d'une telle carcasse. Cependant, Zarhat revint au départ de leur conversation quand elle constata que le terrible prédateur nocturne ne s'approcherait pas de la muraille. Pour discuter avec l'homme qui s'était appuyé contre le parapet du mur de protection, la jeune femme décida de s'asseoir sur le rebord les jambes dans le vide.
- Zarhat Allayl: Vous vous croyez toujours sur Terre ? Même après avoir entendu cela ? Je me permettrai de vous faire remarquer que nous n'avons aucune économie, pas de monnaie et encore moins de gouvernement élus. Puis, la Nouvelle Avalon fait figure de village à mes yeux. Je ne sais pas d'où vous venez, mais je peux vous assurer que comparé à New-York c'est un autre monde. Personnellement, je vois la différence et je sais parfaitement que nous sommes en danger perpétuel sur cette planète.
|
| Invité | Dim 26 Mai - 13:01 | Il y avait différents colons. Tous venaient de pays et cultures bien différents. Si la Terre s’était mondialisée, les technologies aidant, les nationalités avaient régulièrement persistés. Pourtant, alors qu’il était posé contre le parapet, évitant soigneusement de jeter un regard en bas, le Scientifique ne pouvait faire que s’en rappeler. Il y avait ceux qui étaient là pour commencer une nouvelle vie, comme s’ils tentaient leur épreuve de rédemption. D’autres, militaires, étaient des Soldats dans l’âme. Certains, plus Scientifiques, avaient l’esprit conquérant de leurs ancêtres. Découvertes. Explorations. Tous se sentaient investis, à leur manière, d’une mission. Par-delà le mur. A l’intérieur. Pour autant, les différences ne s’arrêtaient pas. Et au commentaire qu’il faisait, il se rendait bien compte que cet extérieur, même s’il l’étudiait, était encore bien mystérieux.
Il haussait les épaules. « J’imagine que vous avez raison. Difficile à dire quand on n’est encore jamais sorti. Les Civils ne sont pas vraiment autorisés aux promenades hors des murs. » Il riait, légèrement amer. Il n’était pas ce chanceux. Aucun Noyau. Aucune Ecaille. Coincé derrière les murs, le Biologiste ne pensait pas que son expédition spatiale se résumerait à être là. Derrière un bureau. Au sein de laboratoires. Comme confinés. Il haussait les épaules, malgré tout. Parfois, il fallait savoir sacrifier ses propres désirs pour accomplir ce qui était attendu. « Vous en avez déjà vu alors ? C’est comment l’extérieur ? Je veux dire … Je m’arrête souvent sur ces Murs, mais toujours de nuit. En journée, je suis plutôt enfermé de l’autre côté, vers la Baie, à étudier les découvertes. »
Il la regardait alors qu’elle posait finalement le véritable fond de sa question. Mais surtout, elle lui donnait un haut-le-cœur. La voir suspendue, les jambes dans le vide, lui donnait cette vieille peur. Ses jambes, les siennes, étaient aussi soudainement suspendues. Comme s’il sentait ce vide sous lui. Lourd. Attirant. Dangereux aussi. Comment arrivait-elle à garder son calme et son équilibre dans pareille situation ? Alors qu’il prenait une longue inspiration, déglutissant au passage, le Scientifique tentait de reprendre ses esprits pour répondre à la dernière question.
_ Vous … Vous trouvez que nous sommes si loin de la Terre ? Regardez un peu la Cité. Elle n’est pas encore comme votre New-York, ou ma Londres, c’est sûr mais une fois que tous les Colons seront éveillés, ce sera pareil, non ? » Il souriait doucement, les lèvres asséchées par la tension née de la folie passagère de la femme. « Je veux dire … On arrive sur une planète inconnue et on s’installe comme ça. On commence déjà à détruire l’écosystème en construisant un gigantesque mur. Et on ne sait même pas si nous sommes les bienvenus. Qui nous dit que nous sommes vraiment seuls sur ce monde ? » Il haussait les épaules. Des questions purement rhétoriques auxquelles elle n’aurait pas meilleure réponse que lui.
_ Peut-être que nous ne sommes plus sur Terre, mais on agit déjà comme si on était encore dessus. » Il la regardait finalement. « Bientôt nous verrons des méga-zoos pour accueillir ces Bêtes que nous avons craint puis dompté. Quand tout le monde sera éveillé, certains voudront le pouvoir. Pour l’instant, les Militaires ont la mainmise … Mais pour combien de temps encore ? Combien de temps avons que nous reprenions nos vieux Démons et qu’on recommence avec nos vieilles erreurs ? » Son discours ne se voulait pas réellement négatif. Il ne l’était pas. Mais il savait aussi qu’ils n’avaient pas changé. Ils étaient encore ceux du passé. Même à des années-lumières, la Terre ne lui semblait pas si loin.
Les mains croisées, il avait finalement arrêté de la regarder. De peur d’être malade par-dessus le parapet.
|
| Invité | Jeu 30 Mai - 14:45 | De ce qu'il disait, cet homme n'était jamais sortit en pleine nature. D'ailleurs, il se montrait plutôt curieux quand au fait de savoir comment c'était en plein jour, car de son côté le scientifique n'avait observé la nature que de nuit depuis le mur. Alors, Jack se mit à réfléchir un petit peu à ses premières impressions, ses premières rencontres avec la faune, tout simplement à sa première sortie. En premier lieu, cette sensation de liberté enfin retrouvé et même décuplée quand elle vola pour le première fois. Un large sourire se dessina sur ses lèvres. Puis, l'image d'une baston chaotique entre différentes race locales qui avait faillit faire virer la mission au cauchemar, mais cela ne provoqua qu'un léger rire de la par de Zarhat. Finalement, elle s'était plutôt bien amusée lors de cette petite "ballade bucolique" avec Thomas, le chef de l'UTRD. La jeune femme tourna légèrement la tête pour observe son interlocuteur et lui répondre.
- Zarhat Allayl: De jour, les couleur sont tellement vives que l'on en est ébloui. Tout semble plus vivant, mais plus calme aussi. Enfin, sauf quand la faune locale décide d'organiser une sauvage party. J'ai eu l'occasion de croiser un Super-Tiger, un Démon-Forestier, des Bombardier et même des Cerf-Artilleurs.
La jeune femme marqua une légère pose pour observer plus attentivement le supposé scientifique. Il semblait mal à l'aise. Elle ne comprenait pas ce qui pouvait le déranger de la sorte. Jack reprit la parole après s'être éclaircit la voix.
- Zarhat Allayl: Je comprends votre frustration. Sortir de ces murs fut une véritable libération et cela malgré tous les dangers qui sont cachés dans tous les coins. Je vous souhaite de pouvoir sortir au moins une fois, cela permet de retrouver la colonie avec un grand plaisir et d'apprécier le calme et la sécurité qui règne ici.
Après une courte réflexion, Zarhat avit finit par comprendre ce qui semblait déranger son interlocuteur: elle avait le jambe dans le vide. Le vertige n'était pas un mal marginal, mais la jeune informaticienne n'avait jamais été frappée par ce mal. Afin de tranquilliser l'homme, Jack repassa les jambe du bon côté du parapet tout en restant assise dessus. Elle leva le nez au ciel et observa les étoiles en écoutant ce qu'il avait à dire. Le discours de ce dernier semblait tout de même négatif même s'il était emprunt d'un certain réalisme. Cela fit simplement sourire Jack qui haussa les épaules.
- Zarhat Allayl: Regardez ces étoiles ? Avez jamais pu voir le ciel si clairement à l’œil nu sur Terre ? Oui, on est loin de notre monde d'origine. Tout nous le prouve. En ce qui concerne la faune et la flore locales, elles seront domptées ou nous seront détruits, car c'est bien cela l'enjeu. Il ne faut pas oublier que nous ne sommes pas ici par choix, mais bien par accident. Qu'on le veuille ou non, c'est ici chez nous maintenant. Qu'il y ait du monde ou pas, ils devront faire avec nous. En ce qui concerne la nature humaine, je n'ai pas de solution, si ce n'est de mettre l'accent sur une éducation différente. Avant que cela soit véritablement un problème, il faudra réussir à s'assurer une place au soleil sur ce monde plutôt hostile. Je pense que tant qu'il y aura un danger pour unifier tout le monde dans le même effort, on n'a pas trop de problèmes à craindre des comportements typiquement humain.
Jack ponctua son discours d'un nouvel haussement d'épaule comme si tout cela n'avait aucune importance. D'un bond, elle quitta le parapet où elle était assise pour se retrouver debout sur le chemin de ronde. Devant elle s'étendait toute la colonie de la Nouvelle Avalon. Quelques lumières éclairaient l'obscurité de la nuit, mais on était bien loin de la pollution lumineuse de New-York. Alors, elle se retourna vers son interlocuteur avec un sourire pour rajouter sur un ton joyeux.
- Zarhat Allayl: Même si tout le monde sort de stase, la colonie restera un village à côté de New-York. Moins de lumière, moins de pollution, moins de véhicule, pas de criminalité. Si on se débrouille bien, on peut supprimer certain maux de notre ancienne société. A nous de faire ce qu'il faut pour.
Elle marqua un légère pause et éclata de rire en repensant à ce qu'elle venait de dire.
- Zarhat Allayl: Ouais, je sais que c'est utopique, mais n'est-on pas partie pour vivre un rêve ?
|
| Invité | Jeu 30 Mai - 21:58 | Comme à chaque fois qu’il rencontrait l’un de ces Pionniers, ces Guerriers de l’Avalon, le Scientifique ne pouvait s’empêcher de leur demander cette même et unique question. Comment était-ce, là-bas ? Il les enviait, en vérité. Ils avaient cette chance unique, insaisissable pour lui, de traverser les frontières installées pour lui, un unique mortel. Alors que les armures se déployaient sous le nouveau soleil rayonnait, il avait rêvé faire partie de cette Unité d’Elite. Il avait voulu les rejoindre, ces hommes et ces femmes. Pouvoir traverser le Mur, plonger sous l’Océan, parader dans les Nuages. Il n’avait rien pu faire, sinon être coincé.
Il l’écoutait et souriait alors qu’elle lui décrivait cet extérieur. Cette merveille naturelle. Il n’arrivait pas à l’imaginer, comme toujours, mais, à l’entendre, il désirait encore plus. Peut-être qu’un jour, il pourrait enfin. Participer à une expédition. Découvrir. Ressentir. Jusqu’à se souvenir. Il hochait de la tête alors qu’elle quittait finalement le parapet de tous ses maux. Glissant discrètement une main à ses lèvres, il avait contenu comme il pouvait les remontées gastriques qui heurtaient la porte d’une nouvelle invasion. Définitivement, il détestait les hauteurs, mais surtout, le vide qui accompagnait la distance avec la terre ferme.
_ Et vous préférez être où, vous ? Ici, derrière nos Murs, ou là-bas, à ressentir cette liberté ? » Question finalement un peu piège alors qu’il avait finalement posé son regard sur les étoiles. D’une certaine façon, elle avait raison. D’ici, on voyait bien moins les étoiles que sur la Terre. Pour autant, pouvaient-ils dire que ce serait différent ? Qu’ils ne feraient pas les mêmes erreurs ? Il en doutait. C’était leur nature que de détruire pour mieux conquérir. Haussant finalement les épaules, il comprenait néanmoins cette dernière. Elle avait encore espoir, là où il l’avait peut-être perdu.
Il riait. « Je dois bien vous dire que mon rêve se trouve au-delà des murs. Je me suis engagé pour une aventure mais pour le moment … C’est pas vraiment la folie, en fait. » Il haussait les épaules. Une réalité qu’il acceptait. Il était quand même heureux de faire partie de ces Pionniers. Il aurait seulement être cette avant-garde qui explorait. Ceux qui allaient de l’avant. Ceux dont la Colonie se souviendrait à l’avenir. Comme elle. Une Guerrière. « Puis un jour, la Colonie va s’agrandir. La Population sera comme celle de New-York et la Nature si libre sera à nouveau entièrement contrôlée, domptée et mise dans quelques parcs animaliers pour l’amusement des futures générations. » Un constat. Loin du reproche, le Scientifique acceptait ce fait. Loin de la pollution dont elle parlait. Le traitement même de la nature et de cette nouvelle planète ne changerait pas.
_ Peut-être que sur Terre, nous étions le problème. Plus qu’à espérer qu’on se trouve une solution à nous-mêmes, j’imagine. » Il riait pour lui-même alors qu’il était arrivé à sa hauteur, évitant soigneusement de regarder en contrebas. « J’ai un jour lu que nous étions l’infection qui avait rendu la Terre malade. Est-ce que nous ne nous sommes pas propagé tel ce virus à travers la Galaxie ? », lâchait-il rhétoriquement.
|
| Invité | Ven 31 Mai - 12:41 | La jeune femme préféra ne pas relever la question piège de son interlocuteur. Elle était parfois douée pour noyer le poisson, pour esquiver ce qui fâchait. Son jugement quand au fait de savoir si son inscription au programme Noé était une bonne chose était en délibéré, donc il lui serait difficile de répondre objectivement sur ses préférences concernant sa nouvelle vie ici. Certes, Jack avait toujours mis en avant sa liberté quel qu'en soit les conséquences et plus d'une fois cela lui avait valu quelques menus ennuis, mais dans le cas précis de cette planète, de ce programme, elle ne savait pas vraiment. Sa seule réponse fut plutôt involontaire, juste un léger haussement d'épaule comme si finalement la réponse n'avait aucune forme d'importance. Toujours le regard rivé sur le ciel étoilé dénué de toute pollution lumineuse, Zarhat écoutait l'homme parler de l'humanité, de ses travers, de son incompétence à apprendre, du fait que c'était peut-être un virus qui s'était répandu dans l'univers pour le plus grand malheur de la nature et des éventuelles autres races. Cet homme avait un côté négatif. Peut-être avait-il rejoint le programme pour fuir sa vie d'avant, pour se fuir lui-même et qu'il était déçu par le résultat pour le moment. Dans tous les cas, la jeune informaticienne trouvait que son interlocuteur montrait un peu trop de pessimisme pour que cela soit une simple coïncidence. Arrêtant d'observer le ciel, elle reporta son intérêt sur lui et commença à le détailler avec un peu plus d'attention. A New-York, elle avait la capacité de lire certaines émotions chez les autres. C'était une question de survie afin de savoir à quoi s'attendre, d'assurer sa propre protection. Alors, si nous n'étions pas si loin de la Terre, peut-être qu'elle pourrait se livrer à une analyse de cet étrange personnage si négatif, si résigné en apparence. D'ailleurs, pas subtil pour deux sous, la jeune femme décida qu'il était temps de mettre les pieds dans le plat afin de mieux étudier les réactions du scientifique supposé.
- Zarhat Allayl: A vous écouter, on pourrait vous croire pessimiste. Cependant, pour participer à ce genre de projet, il faut être plutôt optimiste ou bien fuir quelque chose. Alors ? Qu'est-ce qui vous a poussé à partir de cette lointaine Terre que vous ne semblez pas avoir vraiment quitté ?
Voilà ! La bombe était lâchée comme cela sans signe avant coureur. Jack avait le don de prendre les gens à contre-pied, de chercher à les déstabiliser. Souvent, la jeune femme finissait par se faire plus d'ennemis que d'amis avec ce genre de comportement. Ce n'était pas un problème pour elle, Après tout, de son point de vue, on n'avait que très peu de véritables amis dans sa vie. A ce moment précis, elle estimait en avoir qu'un seul et unique en la personne du défunt Derek. Certes, Zarhat avait quelques bonnes connaissances en qui elle pouvait avoir une confiance relative, mais elle avait toujours gardé en mémoire que ces gens n'étaient pas d'une loyauté inébranlable comme pouvait l'être le vieux voisin qui l'avait initié à l'informatique. Jack fixait avec une certaine intensité son interlocuteur dans l'attente d'une réaction, d'une réponse. La jeune informaticienne, mine de rien, se tenait prête à réagir en cas de mouvement d'humeur. Même les personnes passives en apparences pouvaient se montrer agressives si on appuyait là où il ne fallait pas.
|
| | | | [mois 4] Beyond the Wall | Pv. Zarhat Allayl | Page 1 sur 1 |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|