Encore des jours dans la colonie, encore des jours à ne pas savoir quoi faire de mon temps libre. Enfin, au moins aujourd'hui la doctoresse qui m'avait retapé il y a quelques semaines m'avais confier des exercices de rééducations pour s'assurer que mes prothèses répondaient bien aux afflux nerveux du corps. 

Pour cela, j'avais donc pris le chemin du complexe de loisir, l'immense bâtiment était, comme à son habitude, très visité et les dizaines d'affichages holographiques invitaient les passants à milles uns divertissement. 

Je parcours donc les salles et les couloirs illuminé parfois bruyantes de quelques groupes bien matinaux en quête de loisirs, avant de parvenir à une salle un peu plus à l'écart que seuls quelques personnes connaissaient, une piscine prévu pour le sport en priorité. La salle était automatisé, un maître virtuelle pouvait au besoin apparaître à la demande pour aider les novices. 
Pour moi néanmoins, je cherchais la tranquillité. L'endroit était assez bien aménagé... Que demander de plus. Je voulais sentir la pression de mes derniers muscles face à un effort... Sentir un peu mes derniers morceaux d'humanité.

Je laisse donc mes vêtement dans un casier dans le vestiaire des hommes, enfile un short de bain des plus classique noir et commence à prendre pied dans le grand bassin d'eau aux odeurs de chlores, aussi étrange que cela puisse paraître, c'était agréable même avec les membres de métal. Même si c'est idiot, je fais les exercices de détentes musculaires, je sens les servomoteurs de mes prothèses en actions quand je leurs imprimes des mouvements tendu. Je me lance après dans une série de coups, de mouvement d'esquives. Je répète des séries d'exercices de différents arts martiaux. je mets en pratique mes bras et mes jambes pour donner à la doctoresse de quoi étudier. La résistance de l'eau offre un effort à fournir supplémentaire qui me plait, cela me fait sentir mes muscles.

Peu à peu, je m'isole mentalement, ne pensant qu'à la prochaine série de coups, le prochain mouvement. Ce n'est que la venu d'une jeune femme qui me sort de ma série de coups. Je profite de l'interruption pour m'hydrater et reprendre mon souffle, dans les faits, je suis assez content de l’épuisement physique ressentis. Mais je n'en oublis pas les bonnes manières et salut la jeune femme avant de commencer à reprendre ma position pour une nouvelle série.

Elle avait promis de sortir, de s'aérer. De faire un peu de sport, ou une activité de loisir, qui se déroule en dehors de l'appartement. Son travail ne comptait pas, Sarah n'en avait pas démordu. Alors, de bon matin, elle s'était rendue au complexe de loisir. Sans la moindre idée de ce qu'elle allait faire, mais avec la matinée devant elle. Elle avait promis à sa colocataire de la passer dehors, et elle savait que cette dernière vérifierait auprès de l'IA domestique. L'idée de s'asseoir dans une salle obscure, devant un film, la tenta un moment, mais elle avait assez d'intelligence pour deviner que ce n'était exactement tenir sa promesse, et que ça risquait de ne pas l'aider à se sentir mieux. Elle devinait que l'idée de Sarah était de lui faire côtoyer d'autres personnes, d'élargir son cercle social, qui se limitait actuellement aux plantes et à sa colocataire, croiser ses collègues ne comptant apparemment pas si on n'échangeait pas plus de trois mots. Donc, pas de cinéma. Du sport, alors.

Mais les salles de machines ne la tentaient aucunement. Elle aimait nager. Et même si on lui avait assuré que le lagon était sûr, elle refusait d'y tremper ne serait-ce qu'un orteil. Elle n'avait pas confiance. On ne savait rien de ce qui pouvait y rôder sans être encore identifié. Mais il y avait des piscines. Elle n'avait pas de maillot de bain, mais il y avait quelques distributeurs dans les couloirs, comme on en croisait aussi sur terre. Et elle put se procurer un maillot une pièce tout à fait standard, bleu foncé, avant de chercher une piscine où elle pourrait faire quelques exercices de renforcement et d'étirement, en plus de simplement nager. Elle finit par trouver une "piscine de sport" un peu à l'écart, qui semblait convenir, et se glissa dans le vestiaire des femmes désert, et apparemment inoccupé, bien qu'une pile de serviettes propres soit à la disposition des nageuses.

Alihuen se changea rapidement. Le maillot était un peu serré, mais elle savait que le nylon se détendrait une fois mouillé. Et personne ne le verrait, au pire. Elle avait dans son placard des vêtements de bain à sa taille, elle y penserait la prochaine fois. Elle prit donc une serviette sèche et entra dans la salle où se trouvait le bassin. Qui n'était finalement pas vide. Un homme était immergé, enchaînant des mouvements martiaux qui n'étaient pas tout à fait inconnus à la jeune femme, elle avait déjà vu Lautaro en exécuter de semblables pour s'entraîner avec des collègues.

Il l'avait vu entrer, et la salua après avoir bu quelques gorgées.

Oh, bonjour. Est-ce que je vous dérange si je me mets de l'autre côté ?

Si elle avait su le bassin occupé, elle ne serait même pas entrée, mais maintenant qu'elle était là, elle n'avait aucune envie de se rhabiller pour chercher une autre salle. Elle ne put retenir un regard étonné sur les membres sombres de l'homme, si les prothèses étaient bien meilleures qu'autrefois, elles étaient aussi, souvent, recouvertes de peau synthétiques, qui les rendaient plutôt discrètes. Or, l'homme semblait avoir choisi de clairement les afficher pour ce qu'elles étaient. Elle était curieuse de ce choix, tout en ayant conscience que le questionner serait d'une totale indiscrétion.

La jeune femme ne semblait pas s'attendre à trouver quelqu'un ici. Je suis navré que cela la gêne. Et je ne peut pas louper son regard qui fixe un instant mes membres non organique. J'imagine que je devrais m'y habituer. 

"Non pas du tout. Faite comme chez vous." Je répond gentiment à la jeune femme au teint foncé. 

Je reprend alors les exercices. Je sens parfois des crispations, les nouveaux servomoteur qui ont remplacé les anciens, détruit par mon affrontement avec l'hyppogriffe, semblent avoir du mal à s'intégrer parfois. Mais chaque fois qu'un servomoteur foire, je sens une douleur cinglante me fouetter le système nerveux. Les exercices doivent roder les muscles artificiel pour ne plus souffrir de cela justement. Mais après un petit quart d'heure. Je suis forcé de faire une pause. 

Je nage sans précipitation au bord du bassin et m’assois sur le rebord de céramique. Je prend deux cachet d'anti douleur alors que je sens que les muscles artificiels se tendent dans mes jambes et mes bras. Ca fait un mal de chiens, mais j'imagine que c'est normal, que d'ici quelques séances les choses seront roder et bien intégré. 

Je ne peut retenir un grognement lorsque ma jambe droite se tend, subissant une douleur plus forte qu'à l'accoutumé. D'ici cinq minutes les médicament feront effet. 

J'espère que je n'ai pas gêné la jeune femme. je déteste me donné en spectacle de la sorte... C'est pour cela que je voulais être seul enfait.

Puisque sa présence ne le dérangeait pas, Alihuen s'installa à l'autre bout du bassin, pour nager. Elle aimait le contact de l'eau sur sa peau, et comme il était hors de question qu'elle se risque dans l'océan, même dans la zone supposée sûre, elle rattrapait avec la piscine. Au moins n'était-elle pas tributaire de la météo ainsi. Elle enchaînait les longueurs, goûtant l'étirement progressif de ses muscles. Elle avait perdu en forme physique durant son deuil, et son travail, s'il demeurait fatigant, la forçait surtout à rester debout, ce qui ne l'aidait pas à retrouver son énergie usuelle. Elle tentait donc de nager au-delà de sa zone de confort, pas trop, mais juste assez pour avoir des courbatures le lendemain. Et tout en travaillant, elle réalisait que ça lui avait manqué, se promettant de reprendre une activité physique plus régulière.

Elle ne prêtait pas vraiment attention à son compagnon de bassin, mais elle le vit sortir de l'eau et avaler quelque chose. Elle ne savait pas ce dont il s'agissait, mas là encore, ça ne la regardait aucunement. Bonbons ou médicaments, il était libre de consommer ce qu'il voulait, d'autant que les seuls stupéfiants qui avaient passés la sécurité de l'embarquement étaient ceux du centre hospitalier. Mais elle l'entendit grogner, tandis que l'une de ses jambes avait comme un spasme. Elle se tourna franchement vers lui, et il lui parut douloureux, ou contrarié.

Si elle ne voulait pas être indiscrète, elle refusait en revanche de rester indifférente, et elle nagea vers lui assez rapidement. Son expression était soucieuse, mais aussi bienveillante.

Est-ce que tout va bien ? Je peux vous aider ?

Elle n'avait aucune formation médicale, mais elle pouvait peut-être faire quelque chose tout de même. Au moins chercher un médecin ou l'aider à rejoindre les vestiaires...

piscine intérieur:

Trop focalisé sur la douleur, je n'entend ni ne voit approché la jeune femme. Ce n'est que lorsque qu'elle s'inquiète de mon état que je me rend compte de sa présence. Je met une demi douzaine de seconde à comprendre et remettre la situation dans le bon sens. 


"Ma jambe qui n'en fait qu'à sa tête, cela va rentrer dans l'ordre avec les anti douleurs. Je suis vraiment désolé de vous avoir inquiétez." Je lui répond avec politesse. 

La jeune femme semble soucieuse. Voilà bien longtemps que je n'avais vu une expression de la sorte sur le visage de quelqu'un qui me regarde. Une partie de moi voulait repousser son aide, refusant de s'avouer défaillant et voulant continuer de croire que j'étais encore capable d'affronter le danger comme autrefois. Mais c'était un mensonge, et la doctoresse avait raison, javais besoin de me synchroniser avec mes membres à nouveau pour faire mon travail correctement. 

"Si seulement cette hyppogriffe ne m'avait pas attaqué, je n'aurais pas eu besoin de recommencer à me synchroniser avec mes membres artificiels." je soupirais alors que je sentais al douleurs se diluer lentement. 

Je retournait alors à l'eau, j'avais heureusement pied, déjà parceque j'étais prudent et avait pensé à ce genre de déraillement, et aussi car faire des mouvements d'arts martiaux dans l'eau est plus simple quand nos pieds touche le fond sans ce noyer.
Je suis alors pris d'une idée, aussi fugace qu’incontrôlable. Mais qui plairait surement à la doctoresse qui voudrait me voir plus sociale. 


"Est-ce que vous souhaitez vous joindre à moi dans des exercices d'arts martiaux? L'eau ajoute une difficulté qui rend les mouvements très satisfaisant quand ont les réussis." Je proposais alors à la jeune femme.

musique:

Alors que l'homme s'excusait de l'inquiéter, la mapuche haussa les épaules. Il n'avait pas à s'en vouloir, sa situation à lui était bien plus inconfortable. Elle écouta avec intérêt son explication, elle ignorait que les membres artificiels pouvaient souffrir de perte de synchronisation. Mais cela n'était pourtant pas si surprenant, s'il avait affronté l'un des monstres rôdant à l'extérieur. Et lui avait survécu. Ce qui forçait l'admiration de la jeune femme, autant que sa compassion. Si la Colonie était à ses yeux condamnée à plus ou moins court terme, elle avait encore le recours de se dissimuler derrière les murs pour retarder l'échéance fatale. D'autres devaient se confronter de façon plus directe et brutale à la mortalité des lieux, par courage, inconscience, ou devoir.

Toujours inquiète, même s'il semblait se sentir mieux, elle demeura à proximité lorsqu'il retourna dans l'eau. Si lui avait pied de manière confortable, elle se retrouvait avec le nez au ras de l'eau, et il lui était plus confortable de nager en se maintenant en surface que de poser les pieds au fond, d'autant plus si elle voulait parler.

Vous allez mieux ?

Elle craignait d'être indiscrète, ou pesante, et qu'il le lui fasse comprendre, gentiment ou non, mais ce ne fut pas le cas. Au lieu de cela, il lui proposa même de se joindre à lui dans ses exercices. Ali voyait de quel genre de mouvements il parlait, pour avoir souvent vu Lautaro les effectuer, mais elle ne les avait jamais pratiqués elle-même. Son fiancé préférait qu'elle l'admire, et sans que ce fut dit, il était probable qu'il la préféra sans défense, bien qu'elle n'en eut pas le moindre soupçon. Pour autant, elle n'avait pas envie de refuser.

Ce serait avec plaisir, mais il va falloir m'apprendre, je ne pratique aucun art martial.

Mais elle avait déjà pratiqué des sports s'y apparentant, sans en avoir conscience. Elle ne savait tout simplement pas que certains sports "de femmes" comme le yoga ou le pilate empruntaient leurs mouvements à des arts martiaux plus "virils". Elle recula de quelques brasses en arrière, pour atteindre une profondeur d'eau plus confortable pour elle, où elle pouvait poser les pieds au sol, et bouger, sans boire la tasse.

En réalité, alors que je me plaçais à la droite de la jeune femme, je me rendais compte que de montrer les mouvements me forcerais à ralentir l'allure et ne pas mettre mes muscles de métal dans des situation douloureuse. 
Je pris la première pose, expliquant comment bien se placer à la jeune femme. Elle était doué et visiblement doté d'une force physique plus qu'acceptable. 

Nous avons débuté les premiers mouvements, sans précipitation, accompagné d’explication aussi pédagogique que je pouvais donner. Il est vrai que d'apparence, j'étais assez taciturne et qu'il était plus facile pour moi de restez dans le sérieux que dans l'accompagnement. Mais je me suis inspiré du mieux possible de mes professeurs du temps... Où j'étais sur terre. 

Comme il est étrange, de ce dire que nous accomplissions des mouvements d'arts martiaux ancestraux dans l'eau limpide d'une piscine situer si loin de la terre où étaient née ces arts, que même leurs créateurs n'ont jamais vu réellement l'étoile où nous sommes. 

Nous mouvements sont lié, ceux de la jeune femme, écho fantôme de quelques millième de seconde des miens. Le liquide bleuté résistant à nos gestes, caressant nos membres alors que nous nous mouvions. Une danse aussi lente que martial dans un élément qui inspire la quiétude. 

"Je m'excuse, je ne me suis même pas présenté. Je m'appel Tÿr Mimir, je suis un soldat comme vous avez dû le devinez." Je me présentais, légèrement gêné d'avoir manquer de politesse de la sorte.

j'avais réussis à remarquer que la jeune femme ne semblait pas porter de noyau actuellement. Ce qui pouvais laisser croire que c'était une civil. Les militaires ont tous une connaissances des arts martiaux et les élus pour les écailles ne semblent jamais quitter leurs noyaux.

Les mouvements s'enchaînaient en douceur, avec plus de fluidité que la jeune femme ne s'y serait attendue de sa part. Il était flagrant qu'elle était ignorante, mais finalement moins incompétente qu'elle ne l'aurait cru. Cela dura un certain temps avant qu'ils ne s'interrompent. Malgré la lenteur des enchaînements, ou peut-être à cause de cela, Alihuen avait les membres lourds d'effort. Ce ne fut qu'à cet instant que l'homme se présenta, un militaire comme elle l'avait supposé, bien qu'il n'annonça aucun grade. Il n'avait pourtant pas l'air d'une nouvelle recrue, il avait trop d'assurance dans ses paroles, malgré son embarras. Il ne doutait pas d'être un soldat. Cependant, la plupart des soldats qu'elle avait déjà rencontré étaient très fiers de leur rang, et ne se privaient pas de le faire connaître, sauf s'ils devaient être les plus bas gradés d'un groupe. Ce qui ne pouvait être le cas dans les circonstances actuelles.

La mapuche répondit par un sourire chaleureux et un signe de tête.

Enchantée. Je m'appelle Alihuen Likan-Rojas, mais vous pouvez m'appeler Ali. Je suis agricultrice dans les serres.

Son prénom, sans parler de son patronyme, était souvent difficile à prononcer pour ceux qui ne parlaient ni les langues latines, ni le mapuche, et elle l'avait assez rapidement constaté. Qu'elle s'en préoccupe à nouveau indiquait, sans qu'elle en ait conscience, qu'elle n'était plus autant enfermée dans sa douleur, et commençait à s'ouvrir aux autres. Elle remarquerait plus tard, en revanche, qu'elle avait rapidement cessé de penser à Lautaro durant leur entraînement, et elle ne songeait pas même à demander à Tÿr s'il l'avait connu. Elle s'intéressait à l'homme pour lui-même, non comme camarade de son fiancé. Ce qui ne lui était pas arrivé depuis le décès de ce dernier. Peu à peu, elle guérissait, même si elle n'était pas encore prête à l'accepter.

Son regard se porta sur une horloge, fixée au mur, et elle réalisa soudain l'heure.

Oh ! Je suis désolée, il va falloir que je parte au travail ! Mais si vous cherchez une partenaire d'entraînement à l'avenir, n'hésitez pas à m'en parler !

Ce n'était pas une invitation romantique, simplement amicale. Mais de cela, elle avait longtemps été incapable. Elle prit rapidement congé néanmoins. Elle ne voulait pas être en retard, et qu'elle s'en préoccupât était aussi un changement.