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[mois 4] Recherches agricoles

Âge du Personnage : 24 ans
Nationalité du Personnage : Chilienne Mapuche
Métier du Personnage : Agricultrice
Multi-Compte ? : Svana Vigdis _ Sophia Andreasen
Alihuen Likan-Rojas
Alihuen Likan-Rojas


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Message Dim 16 Juin - 19:21
Colon
Petit à petit, sans trop en avoir conscience, elle se remettait. Ses nuits se faisaient plus paisibles, sans doute grâce à la compagnie nouvelle de Sarah, et la douleur n'obnubilait plus chacun de ses instants, chacune de ses pensées. Son visage, plus reposé, n'offrait plus le spectacle d'yeux rouges et de cernes profondes. En l'occurrence, son regard, dissimulé derrière une paire de lunettes, brillait d'intérêt plutôt que de larmes, alors qu'il se plongeait dans les données agronomiques de la serre. Humidité du terreau, acidité, charge potassique, tout y était détaillé. L'endroit était occupé de larges pots, séparés de travées encombrées d'instruments de mesures divers. Au bord de chaque bac, un descriptif précis informé du contenu du bac en regard, minéral et végétal.

Les ouvriers des serres tentaient de faire pousser des fruits et légumes terrestres, pour subvenir aux besoins des colons déjà éveillés en provisions fraîches. Aussi complètes que puissent être les tablettes déshydratées, elles étaient loin de se révéler aussi satisfaisantes qu'une pomme fraîchement cueillies. On était loin de tels réussites, mais certains petits fruits et légumes à pousse rapide murissaient déjà. Alihuen surveillait tout particulièrement quelques plants de fraisiers productifs.

Mais les agriculteurs tentaient aussi de faire pousser des espèces qu'on espérait comestibles, dans des serres séparées, pour interdire toute contamination. Ainsi, la jeune femme testait diverses compositions de sol pour faire pousser assez efficacement que possible des tubercules de PT-PL-001, aussi appelé roseau âcre. Contrairement à ce que le nom pouvait laisser croire, la plante semblait préférer des sols plutôt secs et bien drainés. Mais les plants étaient encore petits, très fragiles, et nécessitaient une surveillance régulière.

Reposant le rapport, la chilienne griffa son passage, et posa son rapport, passant au bac suivant. Elle examina un groupe de tubercules aux écailles pratiquement blafardes, et d'une mollesse suspecte. La racine semblait pourrir, et pourtant le sol était soigneusement drainé. Elle supposa qu'il s'agissait d'une genre de maladie, mais elle n'avait aucun moyen d'être plus précise. Elle enfila des gants, et pris dans l'un des rangements de la serre un sac étanche, dans lequel elle enferma l'une des racines suspectes. Les biologistes trouveraient peut-être des choses intéressantes en l'étudiant. Alors qu'elle scellait son sac, l'oreillette fichée dans son oreille fit entendre la voix de l'une de ses collègues.

Blouse blanche sur le pont !

Le code qu'ils utilisaient entre eux pour signaler l'arrivée d'un scientifique dans les serres, quand bien même ils ne portaient pas leurs blouses. Alihuen se retourna en attendant le sas chuinter derrière elle.
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Message Mar 18 Juin - 12:40
Je rentrai à peine d’une petite expédition et il n’était pas question de me reposer tout de suite, je devais d’urgence me rendre au service agricole de l’Avalon. Durant mes recherches, j’étais tombés sur des déjections animales, et pas dedans comme disaient certains. Bref, je les avais examinés pour en étudier la composition et déduire le régime alimentaire de l’animal en question.
Ah non, ce n’est pas sexy en effet ! Vous pensez bien qu’on évite de raconter ça aux jeunes quand on leur propose de devenir biologiste ou zoologiste. « Vous allez manipuler de la merde d’animaux pour savoir ce qu’il mange ». Enfin, moi ça me dérange pas plus que ça. Surtout que j’ai fait une découverte intéressante. Des graines.

En quoi c’est intéressant ? Je vous explique, sur Terre, les graines ne s’activent souvent qu’après avoir été mangée. C’est un mécanisme qui garantit qu’elles ne pousseront pas à proximité de l’arbre les ayant faite tomber. Mon idée est maintenant de faire pousser ces graines et voir ce qu’il en sort.

Deux intérêts, on en apprend plus sur le régime de tel ou tel animal. L’autre est plus intéressant pour la colonie : si c’est comestible pour les animaux ici, ça peut l’être pour nous. On était large en nourriture terrestre, mais nous allions bien devoir finir par manger ce que cette Terre peut nous proposer. Autant commencer tôt.

C’est dans cet état d’esprit que je me suis rendu dans les serres, là où les jardiniers faisaient tout pousser. Jardinier, c’est un peu péjoratif j’admets. Mais ils n’ont pas encore de terre, alors ça ressemble plus à un jardin qu’à une exploitation agricole. Quand j’entre, j’entends quelqu’un parler de blouse blanche sur le pont. Il parlait de moi, j’ai jamais enfilé de blouse moi ! Pas grave, en face de moi se tient une jeune fille au teint latin. Quelques années de moins que moi si j’en juge sa tête.
Ce sera elle mon contact tient, la flemme de chercher un superviseur :

- Salut, vous pouvez peut-être m’aider. J’ai trouvé des graines lors d’une expédition et j’ai besoin de votre expertise pour les faire pousser.

Je bascule mon sac à dos et je sors plusieurs boites. Chacune contient un échantillon de terre là où j’ai trouvé mon petit trésor puant.

- Alors, avant qu’on vous pose des questions, j’ai dû littéralement fouillé dans de la merde d’animal sauvage pour les trouver alors, j’espère vraiment que vous pourrez en tirer quelque chose. –Je regarde autour de moi- D’ailleurs, vous pouvez m’expliquer comment vous allez vous y prendre.

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Alihuen Likan-Rojas
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Message Ven 21 Juin - 17:54
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Inutile de se déplacer jusqu'au laboratoire ou de faire venir un coursier, un scientifique venait à elle. Elle supposa qu'il s'agissait d'un botaniste, car il n'y avait guère qu'eux pour venir aux serres, les autres n'ayant aucun intérêt à se déplacer jusqu'ici. Hormis quelques individus venant réclamer des produits frais ou se proposer pour des tests plus ou moins dangereux.

Au mépris de tous les protocoles de sécurité, la femme était seule, sans sur-chaussures ni équipement de protection, ce qui agaça Alihuen. Les gens n'avaient aucune idée de tout ce qui pouvait être transporter dans les plis des vêtements, dans les cheveux, et pire que tout, sous les semelles de leurs chaussures. Hors, ils tâchaient d'éviter la moindre contagion de la planète par les plantes terriennes, et de contrôler strictement ce qui poussait. C'était pour cela qu'ils s'embêtaient avec des serres soigneusement closes, plutôt que de créer des champs en extérieur. Mais elle ne fit pas le moindre commentaire. Ce n'était pas son rôle, et ce n'était pas dans son caractère non plus d'oser exprimer des reproches. Elle pensait, sans rien dire. Mais lorsque la femme bascula son sac sans aucune précaution, et l'ouvrit avec autant de légèreté, elle se fit violence. Des tabliers jetables se trouvaient près d'elle, et elle se hâta d'en jeter un sur le sac.

Je vous en prie, faites attention ! Vous transportez peut-être des insectes ou des graines sans le savoir !

Elle s'exprimait avec un mélange de reproche et d'inquiétude, mais sans réelle énergie, ce qui ôtait tout ce que ses mots auraient pu avoir d'agressif. Elle examina la femme, ou plutôt ses vêtements, et les alentours, avec un œil fureteur, mais ne repérant rien de suspect, elle se détendit. Changeant de gants, elle prit les boîtes tendues, et les observa avec curiosité, sans marquer le moindre recul lorsque la scientifique lui expliqua comment elle les avait obtenues. Après tout, le meilleur engrais restait le fumier, et tout les compléments ou presque qu'elle utilisait sur terre impliquaient des excréments. On ne fait pas d'études agronomiques sans mettre les mains dans des substances peu glamour.

La femme lui demandant le protocole qui serait appliqué, Alihuen prit le temps de prendre de nouveaux sachets étanches afin d'y placer les graines tout en lui répondant.

Tout d'abord, je vais placer les graines sous scellés pour les entrer dans le registre. Il me faudra votre nom pour l'adjoindre aux autres informations.

La femme ne s'était pas présentée, et elle refusait d'indiquer "inconnue" dans le champs du fournisseur.

Si vous savez de quelle plantes elle proviennent, ça nous permettra de savoir dans quelle serre les placer, celles-ci fonctionnent par biomes, sinon nous les séparerons, nous avons d'autres serres compartimentées pour ça. Nous les planterons ensuite dans plusieurs bacs, en variant la composition du terreau, pour voir ce qui convient le mieux à ces plantes. Vous savez si il y a plusieurs espèces différentes ?

La façon de faire était assez inhabituelle, puisque généralement les graines passaient par les laboratoires avant d'arriver aux serres, et elle essayerait de s'en tenir à la procédure pour limiter au mieux les débordements. Sinon, ils seraient bientôt submergés de particuliers demandant à ce que leurs graines soient plantées.

Bien sûr, je ne vous promets pas qu'elles soient plantées tout de suite, ce sera aux responsables des serres de déterminer l'ordre de priorité, il y a trop à faire, pour trop peu de monde, pour qu'on se permette de se disperser sans coordination.

Si elle avait d'abord penser remettre son propre échantillon à la brune qui se tenait devant elle, elle jugeait désormais plus prudent de séparer les deux cas.
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Message Jeu 27 Juin - 12:24
Plus j’écoutais parler la fille en face de moi, plus j’étais persuadé d’une chose : J’ai bien fait de ne pas devenir rat de laboratoire. Que sa vie semble ennuyeuse, enfermée toute la journée ici, à devoir suivre des protocoles plus stricts et étouffant qu’une chemise militaire… C’est tout juste si la fille n’a pas fait un AVC en me voyant débarquer sans protection et manipuler mes petites boites. En la voyant me balancer la blouse, mes yeux se sont approchés de la forme suivante : deux grosses soucoupes et une tronche ne mode « sérieusement » ?

Un long soupire plus tard, je l’écoute sans rien dire, car je n’ai rien à dire. JE ne connais RIEN, mais genre rien du tout à la façon dont fonctionne cette serre, ni même à comment faire pousser dans de bonnes conditions ces saloperie. Mais par contre, j’ai l’impression que l’autre là, ne m’a pas écouté quand je lui ai parlée, car voilà qu’elle me pose des questions auxquelles j’ai déjà répondus. Ce n’est pas grave, on va dire qu’elle veut une confirmation, soyons gentille et jouons d’après les règles :

- Si vous y tenez, Sety Maelkran, biologiste de terrain. J’ai trouvé ces graines dans des déjections d’animal, ce qui veut dire que je ne sais pas dans quel genre d’environnement elles peuvent et doivent pousser. Quand espèces de plantes… c’est pour ça que je suis là, pour que vous m’aidiez à les identifier.

Ensuite, elle m’explique comment ça va se passer… En gros, il y aura du délai, entre le moment où les patrons décideront de l’intérêt de mes recherches et le moment où je pourrai en connaitre les résultats car ça aura poussé… si ça pousse un jour. Je me passe une main dans la nuque en grognant, bordel, c’est tellement plus simple dans la savane. Si seulement je savais comment faire pousser moi-même ces trucs, je pourrai me bricoler un petit potager dans un coin paisible, sans devoir passer par la case « protocole scientifique relou »

- Maintenant, je peux toujours vous décrire un peu les circonstances dans lequel j’ai récupérer les graines et, si vous avez le temps, regarder un peu les plantes ici, pour vous dire si j’en reconnais. Mais, dites-moi, vous ne devriez pas lâcher un peu ce truc moisi ?

En disant ça, je pointe du doigt le tubercule que ma chère camarade semblait tenir avec fermeté et ardeur. Ce devrait être un précieux échantillon de plante, j’imagine qu’elle devait lui trouver une certaine importance, mais pour moi, c’était juste un vieux truc à moitié dégoutant.

- Au fait, c’est quoi votre nom ? Je dis ça car j’ai encore pleins de questions à poser et comme je vous trouve sympathique, ça serait dommage de changer d’interlocuteur !


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Message Lun 1 Juil - 19:54
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De toute évidence, son interlocutrice n'était pas coutumière des protocoles de recherche appliqués au sein de la Colonie. Ce qui rajouter du travail à Alihuen, mais elle préférait s'en charger, et être certaine que tout serait fait dans les règles. Car ce qui pouvait paraître d'une lourdeur toute bureaucratique permettait en réalité de gagner beaucoup de temps, et surtout de ne pas se disperser. Elle choisit de ne pas relever le soupir et le comportement général de la biologiste, préférant retenir les quelques informations qu'elle parvenait à lui grappiller. Car pour elle, trouver les graines séparées de leur plante d'origine ne signifiait pas qu'on en ignorait tout. Et lorsque la scientifique proposa finalement de lui détailler un peu plus leur découverte, elle hocha la tête.

Que vous les ayez trouvées dans la plaine proche ou au fond des montagnes peut être intéressant, en effet, comme je le disais, ça permettra de cibler plus facilement leurs besoins.

La mapuche tapota légèrement son tubercule malade, tout en secouant la tête.

Lorsque vous êtes arrivée, je comptais le faire parvenir aux scientifiques de la section laboratoire, ce "truc moisi"est l'une de nos tentatives de cultiver des plantes potentiellement comestibles. Mais il faut qu'on sache ce qui cloche, si il s'agit d'une maladie ou d'un parasite, pour obtenir des cultures viables.

Et malgré tout le mépris que semblait avoir madame Maelkran pour cet aspect de son travail, elle avait parlé avec un enthousiasme sous-jacent qui réchauffait sa voix. On pouvait sentir que son travail la passionnait. Assez pour qu'elle n'entende pas l'ironie de la dernière phrase de Sety. Non qu'elle choisisse de l'ignorer, elle ne l'avait vraiment pas perçue.

Je suis Alihuen Likan-Rojas. Et si vous avez d'autres questions, je peux essayer d'y répondre avant que vous n'ayez besoin de chercher un superviseur. Mais je prends moi aussi toutes les informations que vous pouvez me donner, outre l'origine fécale de ces graines.

Tout en parlant, elle finit de sceller les sachets étanches, y appliquant une série de chiffres et de lettres afin de les identifier. Reprenant sa tablette, elle y ouvrit un nouveau document, qu'elle désigna du même matricule, pour y reporter tout ce qu'elle pouvait apprendre.
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Message Mar 9 Juil - 21:36
Je regardais autour de moi…. Comment je détesterai travailler ici, c’est morne, l’odeur des plantes prends à la gorge. C’est comme quand j’allais chez le fleuriste sur Terre ou dans une parfumerie. Je me suis toujours demandée comment les vendeurs faisaient pour résister à tout ça. Comment ils faisaient pour ne pas avoir simplement envie de vomir au bout d’une heure. Franchement, je leur tire mon chapeau et je m’incline bien bas. Métaphoriquement parlant, bien évidement.

Dans mon Job, j’ai aussi dû aller dans des endroits à l’odeur entêtante, nauséabonde, immonde, ou même encore agréable. Mais ça ne durait jamais si longtemps. Mais je m’égare, on n’est pas là pour parler de moi. On est là pour planter des p*t*n de graines et voir ce qu’il en sort. Je fais un grand sourire à Alihuen, car tel est son nom, en l’écoutant me parler de son tubercule. Aurait-elle mal prit ma remarque ? Il n’y avait même pas d’arrière-pensées pour une fois.

- Ce tubercule, il est d’origine terrestre ? Je me permets de poser la question car ce serait dommage de contaminer le reste de la faune et de la flore si c’était une maladie terrestre. Bon, vu le niveau de sécurité ici, je me doute que vous y avez longuement réfléchie alors je ne vais me contenter de vous faire confiance. N’empêche, quelle idée on a eu de venir s’installer ici et quelle idée à la con on a eu de vouloir relever le plus grand défi biologique de l’histoire.

L’acclimatation des humains et l’établissement de la colonie est un vrai casse-tête que personne seul ne peut résoudre. Même si je bosse tous les jours qu’il me reste à vivre, je ne verrais pas le tiers de la moitié du quart du dixième de ce que ce monde peut nous offrir ou comment nous détruire. Mais je me recentre sur notre sujet, j’avoue que j’ai tendance à digresser :

- Bon, j’ai trouvé principalement ces graines dans la grande plaine, le plus souvent à proximité de points d’eau. J’ai, attends, ouais, j’ai noté le type de déjections que j’ai trouvé et leur nature. J’en ai déduit ce que je pouvais en me basant sur ce qu’on pouvait trouver sur Terre.

Je désigne deux boites et leur contenu par extension, ça, je l’ai trouvé dans les bouses laissés par les gigantesques ruminants de la plaine. Vous vous souvenez de cette réplique, dans ce vieux film avec des dinosaures totalement irréalistes ? Ouais « C’est vraiment un gros tas de merde ». Pour une autre, on était plus sur des fientes, un peu comme peuvent en laisser des oiseaux. Passons les détails de mes trouvailles, car sinon je risque de répéter beaucoup trop souvent des mots que je n’ai pas envie de dire. Puis ce n’est pas spécialement intéressant, on va ne pas se mentir :

- Bon, voilà, vous savez tout sur mes « passionnantes » recherches. J’espère sincèrement que ça aboutira sur une plante que l’on ne connait pas ou un truc comestible, ou au moins utile. Plonger les mains jusqu’au coude dans une bouse n’est pas l’activité la plus sympathique que j’ai faite.

Concernant les quelques questions que j’avais, elles portèrent principalement sur ce que les agriculteurs avaient pu observer jusqu’à présent. Des cycles de vie ou de pousse, ou si certaines plantes mourraient immanquablement ? En gros, je m’intéressais à ce qu’il se passait. C’était de la simple curiosité, avec un lointain rapport avec mon travail. Mais une autre question vint supplanter toutes les autres.

- Sur Terre, les insectes pollinisateurs sont essentiels à la reproduction de presque toutes les plantes. Il y a un équivalent ici, je n’ai pas prêté attention à cela je t’avouerais.

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Message Mer 10 Juil - 13:05
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Le regard d'Alihuen passa du tubercule à la scientifique, un peu surprise. La racine présentait une écorce quadrillée évoquant l'ananas, mais elle ne ressemblait en revanche aucunement à une plante terrestre.

C'est un roseau âcre, cette serre regroupe des plantes venant des plaines proches de la Colonie. Et on ne transfert rien qui vienne de la Terre dans les serres de la flore locale, on a tout un tas de protocoles d décontamination pour éviter ça, et notamment de rester dans la même serre toute la journée, avec une tenue propre, qu'on n'a pas portée dehors, justement. Cette maladie est plus probablement de cette planète. Mais c'est aussi pour m'assurer de ça que je veux qu'il soit étudié.

Elle reosa la racine, et eut à nouveau un regard en biais pour Sety.

Cette idée à la con, vous l'avez eu aussi, on ne vous a pas forcée à venir. Même si on ne se serait pas installé ici si on avait u le choix, on savait qu'il faudrait faire beaucoup d'études, non ?

Elle, en tout cas, le savait, elle était venue pour ça, autant que pour suivre son fiancé. Il lui paraissait donc très incongru de se plaindre de leur manque de connaissances. Le danger permanent lui paraissait bien plus préoccupant.

Finalement, la femme en savait bien plus sur les graines qu'elle ne l'avait d'abord pensé, et la mapuche nota soigneusement tout ce qu'elle lui apportait comme renseignements, en marquant d'un (?) les hypothèses qui ne pouvaient encore être vérifiées. Même si elle lui faisait confiance pour différencier une fiente d'un tas de crottin. Elle eut un petit sourire alors que la femme concluait sur le désagrément de ce genre de recherche.

Ça reste pourtant un excellent engrais !

La question de la pollinisation alluma une étincelle de fierté dans le regard clair de l'agricultrice.

Nous n'avons pas introduit d'insectes locaux, car nous ne savons pas encore lesquels sont bénéfiques ou nuisibles pour les plantes. Mais une partie de mon travail consiste à polliniser manuellement les fleurs qui éclosent, avec un pinceau, comme on le fait sur terre pour certaines plantes, ou lorsque la population d'insectes a trop décliné. Bien sûr, pour les grandes cultures terriennes, on utilise des drones, mais ici ça se fait à la main.

Ce qui impliquait d'observer les fleurs, d'apprendre à différencier les mâles des femelles, et d'avoir le geste délicat. Ils étaient installés depuis trop peu de temps pour pouvoir tirer la moindre conclusion ou généralité de leurs observations, moins de trois mois n'étant pas suffisant pour étudier le moindre cycle généralement annuel, mais déjà ils apprenaient des choses, en découvraient d'autres, et éliminaient certains hypothèses pour en privilégier d'autres.

En ce moment, j'essaie de comprendre ce qui cloche dans ce bac, c'est le seul où les roseaux pourrissent, mais je dois faire attention à ne pas contaminer les autres, c'est pour ça que je termine par lui.

Et qu'elle respectait des protections semblables à celles que les médecins employaient face aux patients contagieux.

Et dehors, vous voyez des choses intéressantes ? Ça ne vous fait pas trop peur ?

L'idée seule de quitter la protection des murs faisait blêmir la jeune femme.
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Message Jeu 18 Juil - 18:07
Bah voilà, on arrive enfin à communiquer avec Alihuen ! Il faut dire que je ne suis pas spécialement douée avec les gens, sur le plan personnel, mais dès qu’on parle du travail, c’est bien plus intéressant, je sens une certaine chaleur dans sa voix quand elle me parle son métier et qu’on est sur un sujet qu’elle maitrise. J’en apprends des choses, en particulier sur les méthodes de travails des jardiniers et des botanistes. Tout poliniser à la main, quelle horreur… jamais vous me verrez faire ça ! Je préfère encore plonger les mains dans des bouses géantes. Ce genre de job méticuleux n’est pas pour moi, pas pour ma patience !

J’écoute avec attention ce qu’elle me dit, ne lâchant que quelques commentaires encourageant quand elle semble hésiter ou qu’elle dévoile un truc que je ne savais pas. Globalement c’était très interessant.

Alors que nous discutions, Ali vint à me demander ce que j’avais découvert et comment je voyais le monde extérieur. J’ai une sorte de crise de toux et j’hésite un long moment avant de répondre, je ne suis pas sortie tant que ça et en plus, la dernière fois, ça s’est mal passé. Mais bon, pourquoi pas :

- Bah, c’est intéressant, passionnant même ! Les paysages sont magnifiques, tu verrais la plaine, ça fait penser au Kenya et à la Mongolie. Enfin, j’imagine que tu as vu des photos et les vidéos. Ce qui est vraiment bluffant, ce sont les animaux ! Tu ne peux pas comprendre ce que c’est avant de les avoir vu de prêt, déjà sur Terre j’étais folle quand je voyais un léopard… Ici, tout est nouveau, c’est excitant d’étudier les comportements nouveaux de toute cette faune.

C’est à mon tour de m’emballer, bah ouais, elle parle d’animaux, un peu ma spécialité et ma passion.

- Mais je vais t’avouer quelques chose aussi, c’est que sur Terre, on était en haut de la chaine alimentaire, rien ou presque rien ne pouvait s’en prendre à nous et on connaissait assez bien les animaux étudiés pour prévenir les accidents. Enfin la plupart. Mais ici, on est loin, très loin d’être au sommet, rien que la mégafaune nous met un coup dans les côtes. On ne sait rien du tout du comportement des animaux.

Je m’arrête pour regarder un plan de fraise, des fraises… voilà un moment que je n’en avais pas manger. Ça me donnerait presque envie d’en piquer, mais je sens le regard d’Alihuen sur moi, je crois que si je faisais ça, je prendrai la porte et un pied au cul. A éviter donc… Dommage :

- Bien sûr, on peut retrouver des similarités de comportement, mais c’est le piège en fait. Moi, et les autres zoologues, on subit notre expérience, c’est très compliqué de ne pas faire de parallèle avec la Terre et ça peut facilement se retourner contre nous. En fait, je pense presque qu’il nous faudrait un novice total pour nous assister. Un type qui n’a jamais étudié les animaux sur Terre.

Je caresse mon écaille avant de poursuivre :

- J’ai peur quand je sors, oui, mais c’est normal d’avoir peur de l’inconnue. Et puis, nous avons les armures pour nous aider à survivre et combattre dehors. Sans elles, je peux déjà te dire que jamais nous ne pourrions avancer, pas sans un sérieux soutient militaire du moins.


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Message Sam 27 Juil - 9:04
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Les propos de la scientifique sur le monde extérieur portaient surtout sur ses beautés, mais la mapuche en entendait bien davantage les dangers. Ce monde pouvait être superbe, elle ne pouvait oublier qu'il était avant tout mortel pour eux. Pour Lui. Et Sety le reconnaissait aussi. Avant de vanter, à son tour, les louanges de ces trop fameuses Écailles. Et Alihuen plissa les yeux, alors qu'un geste bien particulier éveillait sa méfiance.

La tenue de la jeune femme lui avait paru être une combinaison de travail, certes étrange, mais simplement par sa différence. La manière dont elle la caressait en parlant des armures en donnait une toute autre idée. C'était l'une de ces armures, qu'elle avait l'arrogance, aux yeux de l'agricultrice, de porter jusque dans les serres. Comme si elle se pavanait et voulait faire voir à tous ce qu'elle était. La fumisterie qu'Alihuen reprochait justement à ces soi-disant Guerriers, et qui leur valait tant d'avantages, comme s'ils étaient infaillibles. Alors qu'elle savait bien qu'ils ne l'étaient pas.

Elle blémit, son teint caramel devenant gris, et ses lèvres se soudèrent en une fente étroites.

Je m'occupe de ça.

Son ton aurait fait trembler un iceberg. Prestement, elle ramassa les divers échantillons, et tourna les talons, courant presque jusqu'à une porte qui s'ouvrit à l'approche de son badge, et se verrouilla automatiquement derrière elle. De toute évidence, elle ne comptait pas revenir. Elle s'enferma plus loin, dans un vestiaire, hors de vue et de portée, pour juguler sa haine soudaine, qui la faisait trembler de son intensité. Il était peu probable qu'elle se remette au travail ce jour-ci...
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